Préambule, D'autres prendront nos places

Pierre Noirclerc

Chers peut être futurs lecteurs,

    Au moment où j'écris, j'essaie de fourguer des canapés italiens à des mamies pleines aux as qui rôdent près du Luxembourg. La nuit tombe, la radio joue du classique ; d'où je suis, je vois le Sénat. Philippe Risoli promène son chien, et il me reste deux heures à tirer avant la fermeture. J'aimerais bien que quelqu'un prenne ma place.
    Voici un livre qui s'adresse sans doute à ceux ou celles qui ont connu ce genre d'expériences enrichissantes : le boulot pour passer le temps, ou la recherche de boulot pour passer le temps ; et quand on rentre chez soi il n'y a rien, ou alors il y a peut être quelques auteurs. Faible originalité dans mon cas : Houellebecq, Bukowski et Perec, comme une douloureuse confirmation qu'il n'y aura jamais rien (surtout Perec, pour qui il ne se passe vraiment rien).
    Enfin, il y a quand même l'amour, c'est important. Ca l'est surtout tant qu'on n'a pas l'âge de se soucier de sa santé. Il y a une histoire d'amour, dans ce livre ; une vraie, durable et résignée.
    A l'arrivée, il y a aussi un texte, et je me soucie beaucoup de sa réception. Je doute qu'il soit possible de créer quelque chose de valable dans l'insécurité permanente.

Pierre Noirclerc

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