(Psycho 53) conscience animale.

Hervé Lénervé

Il me restait encore beaucoup à dire sur la psycho, mais j’ai été pris par l’urgence de peaufiner mon œuvre romanesque pour laisser une tache d’encre indélébile dans la grande littérature.

Donc, reprenons en une tranche, comme dit le psychanalyste quand il va se faire psychanalyser par  son référent.

Donc, les animaux autres qu'humains ont une conscience d'existence, aussi, du moins pour les mammifères supérieurs.

Pour le prouver, basons-nous, dans un premier temps, sur notre observation empirique de nos animaux familiers. Tiens, le chat, pour changer du chien !

Notre chat, appelons-le Chapristi pour le personnaliser, voit son reflet dans un miroir. Observons attentivement ses réactions pour en interpréter des lois universellement reconnues dans la pratique Scientifique qui jouxte la Pratique Sportifique, trop fatigante.

Chapristi ne manifeste pas de signes d'agression devant ce congénère, seulement un peu de curiosité, il sent la glace et en déduit qu'elle n'est pas à la fraise, ce spécimen qui bouge n'a pas plus d'odeur qu'un fromage congelé. En fait tout nous incite à penser que Chapristi pense que ce reflet est lui. Mais comment en être certain, sans se faire berner par notre anthropomorphisme ?

Alors, pour plus de sécurité, passons la parole aux savants, des psychologues de labo pour l'occasion.

Eux, ils ont un singe, rien d'étonnant, ils ont plus de moyens que nous, pauvres chercheurs démunis, cantonnés aux chats et aux chiens de quartier. « Raymond, t'as pas vu ma chatte ? Ça fait trois jours que la cherche ! »

Leur singe, s'appelle Gertrude, car c'est une femelle, une femme quoi, eh j'n'ai pas dit guenon !

Pendant le sommeil de Gertrude, les fourbes peignent une tâche rouge sur la joue de Gertrude. A son réveil, ils lui présentent un miroir et observent en buvant un café et en fumant.

Gertrude voit le reflet du visage simiesque à la tâche rouge sur une joue. Et là, quel suspens ! Que fait-elle, Gertrude ?

Elle se frotte la joue, démontrant sans anthropomorphisme, qu'elle reconnait cette image pour son Moi-reflet. Elle possède donc une conscience d'existence dissociée de son environnement. Elle démontre également sa propension féminine au maquillage.

Fort de cette expérience, d'autres psys moins scrupuleux, des psychanalystes ont commencé des cures analytiques avec des simiens, mais ils ont arrêté assez tôt, car ils payaient en monnaie de singe.

A ce sujet, Gertrude est plutôt un prénom d'autruche, mais avec son cerveau reptilien, elle ne prêtait pas trop à l'expérimentation.

Voilà et maintenant, je me questionne sur le bien-fondé, d'avoir rouvert ce vieux dossier de psycho. Bon, en attendant, j'apprends par de vieux confrères que Gertrude à présent, se peinturlure le visage tous les matins avant de partir tapiner.

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