(Psycho) l’Amour.

Hervé Lénervé

Les sentiments passés à la moulinette psychanalytique.


Couverture, huile 60 x 50 cm, peinte avec Amour et quelques pinceaux aussi.

§14 

Pour simplifier, prenons le « coup de foudre ». Eprouver d'emblée des sentiments puissants pour un(e) inconnu(e) à peine entrevu(e). Voilà bien, un mystère ?

Que nous dit la littérature à ce sujet, pas grand-chose, si ce n'est, en mieux écrit : « Je l'aimais parce que c'était elle, elle m'aimait parce que c'était moi. » D'accord avec ça, on est bien avancé. (Si vous êtes une fille, corriger les pronoms, j'en ai marre de mettre des parenthèses.)

Que nous dit la psychologie, la dure, la vraie, l'expérimentale : « Pas mieux ! Pas encore trouvé comment expérimenter les sentiments ! » Ok, on reviendra plus tard !

La philosophie est plus subtile, mais comme elle n'a pas de modèle psychique, elle manque de cohérence et renvoie toujours à une recherche personnelle. « Chercher vous-même ce que vous voudriez entendre ! » Normal ! Mais emmerdant, car nous, on aimerait bien qu'on nous dise.

Bref, il faut encore recourir à cette bonne vieille psychanalyse pour enfin trouver un truc qui tienne debout.

Je l'ai déjà dit, donc je radote, le système psychique freudien est une fiction, il l'a appelé d'ailleurs, lui-même sa « métapsychologie », pour signifier qu'il s'éloignait radicalement des Sciences à poil dur, des behavioristes qui sévissaient, à son époque, en psychologie générale pour arracher définitivement la psychologie à la philosophie qui se l'était accaparée. Le philosophe spécialisé officiellement par ses pairs, estampillé expert ès sentiments, était alors, Bergson avec des mots comme « état d'âme » dans ses réflexions, que peut faire un behavioriste d'un tel terme ? Allez, à la poubelle !

Donc, faute de trouver mieux, reprenons le modèle de la psychanalyse, pour essayer d'y voir plus clair que mes urines. (Je sais, je l'ai déjà faite, mais il va falloir vous y habituer, car je l'aime bien celle-là.)

Pour le petit Sigmund, en culottes courtes en peau de bêtes traditionnelles de sa région, le « Ca », l'inconscient,  est structuré avec une logique qui lui est propre. Dedans des représentations de toutes sortes se mélangent dans une partouze inimaginable. Chaque représentant-représentation est investie d'une énergie, comme une sorte de courant électrique qui lui donne une énergie, une puissance, une résonance, un affect c'est l'aspect dynamique de son modèle. Maintenant on le sait ce qui est dans le Ca doit y rester, faute de causer des Bugs dans l'unité centrale consciente, genre symptômes chiants à vivre au quotidien. La censure veille au grain, néanmoins des influences peuvent apparaitre au conscient sous des formes déguisées. (Autrement à quoi aurait servi de mettre en place tout un système qui servirait à queue de chique dans les près ? Je vous le demande ma bonne dame, mon bon monsieur ?)

Imaginons que dans ce que l'on ignore de nous, trône en bonne place l'image idéalisée de l'âme sœurette, bien sagement assise à tourner sa quenouille sur ses genoux. Une sorte de stéréotype de vos préférences, non culinaires, mais plutôt esthétiques. Imaginons encore, que dans la Réalité, vous croisiez, chemin boitant, une personne qui se rapproche plus ou moins, mais davantage que moins que plus, de ce modèle inconscient de tous, de vous comme de moi, mais pour moi, c'est normal puisque je ne suis pas en vous. Si oui ! C'est grave, je vais avoir des problèmes avec ma femme. Vous pouvez ressentir d'emblée une attirance particulière pour l'inconnue, la forme de son visage, la rêverie de ses yeux, évoquerons en vous un sentiment amoureux plus ou moins puissant selon le degré de la similitude avec le modèle. C'est assez simple finalement la psychanalyse, élémentaire mon cher Watson !

Cela marche de la même façon pour des rejets, des antipathies épidermiques. Idem, avec les sensations du « déjà vu », ou du « déjà vécu ».

Le modèle psychique freudien est pratique, car il donne un sens à ce qui semblerait n'en avoir aucun. C'est la seule raison, pour le conserver encore aujourd'hui, alors que nous nous apprêtons à quitter notre planète pour aller vivre où il y ferait meilleur, grâce à l'évolution des Sciences et des Techniques. (Bon ! C'est vrai, on n'en est pas encore là, mais cela viendra. Pour vous du moins, car moi je ne bouge pas d'ici, je mettrai un scaphandre pour faire mes courses, c'est tout !)

Allez, on s'arrête là, pour today. Gardez-vous de la passion, c'est une véritable plaie et collante avec ça ! Bisous !

  • Au delà du vernis psychique, nous oublions qu'à la base nous sommes des mammifères (Définition du mammifère : http://www.cnrtl.fr/definition/mammifère) et comme tel, nous sommes régis par d'infimes partiules sub-atomiques : les phéromones (définition : https://fr.wikipedia.org/wiki/Phéromone) voilà l'explication pour les coups de foudre et autres attirances d'où aussi -je pense- le succès des pubs pour les parfums et la "cinématique" associée.

    · Il y a presque 7 ans ·
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    Marcus Volk

    • Les phéromones interfèrent certainement encore dans nos attirances, mais n’oublions pas que bien que mammifères nous nous sommes dénaturés, donc éloignés des lois Naturelles en créant un modèle culturel. Nos modes socio-publicitaires nous renvoient indubitablement à un modèle masculin-féminin vers lequel nous tendons. Puisque je suis un homme vivant dans sa culture, je ne pense pas sincèrement pouvoir ressentir des attirances pour une femme qui transgresserait totalement ce modèle académique et cela aussi bon puisse-t-elle sentir. L’image donc la vision a pris pour l’homme un ascendant sur ses autres sens. Tu as pleinement raison, c’est difficile d’avoir une discussion sérieuse dans ce cadre, mais c’est stimulant d’échanger ses idées.

      · Il y a presque 7 ans ·
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      Hervé Lénervé

  • Je vous suis ds votre reflexion sur Freud,eti vous l'étayez brillament. Je me suis souvent demandé si ce n'était pas la pensée tout entière qui, quelquepart, etait une fiction, car, en definitive, tout ce qui ne relève pas du reflexe primitif animal est de l'ordre du premedité, du reflechi, du fomenté, donc, d'une certaine fiction. On en conclue que l'homme, sans le savoir, sans se l'avouer passe le plus clair de son temps ds la fiction, et pas que lorsqu'il va au cinema.

    · Il y a presque 7 ans ·
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    enzogrimaldi7

    • Vaste sujet. Effectivement nous nous vivons sur deux scènes, l’une qui ne se voudrait que fictive… tant qu’elle ne se heurte pas au principe de réalité. Le bus qui roule a toujours le dernier mot sur la pensée qui traverse.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Oui citons Shakespeare pour qui le monde est une vaste scene. Intuitivement il avait deja compris. Pas pratique de débattre ici. J'irai dc droit a ma conclusion quelque peu abrupte: les végétaux et les animaux sont plus légitimes que l'homme sur terre car peu ou pas dans la fiction. L'homme est l'erreur, le trouble fete, celui qui a recu cette poussiere d'une autre étoile qui a developpé son intelligence, mais il se perd corps et bien alors qu'il pense progresser.

      · Il y a presque 7 ans ·
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      enzogrimaldi7

  • Génial.
    J'aurais voulu avoir un prof de philo aussi déglingué !
    Merci pour cette légèreté sans trahir la profondeur du propos.

    · Il y a presque 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • Merci mon ami, je ne suis pas déglingué, mais déjanté et attention ce n’est pas de la philo, mais de la psychologie, tu vas finir par avoir une mauvaise note

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Aïe ! Pas taper, non , pas taper...

      · Il y a presque 7 ans ·
      Black

      le-droit-dhauteur

    • Ok ! Ca ira pour cette fois, mais gars à la férule et garde à vous ! Aboya le caporal aux troufions.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • L'Amour a-t-il besoin d'explication?
    Il naît sans doute d'un tas de représentations bien rangées dans notre subconscient ou alors c' est une réaction chimique...
    Mais a-t-On besoin de le savoir?
    J'aime son caractère mystérieux.
    "L'amour est enfant de bohème et n'a jamais connu de lois..."

    · Il y a presque 7 ans ·
    Oeil

    anne-onyme

    • Tu as certainement raison, mais on pourrait dire cela d’énormément de choses et dans d’autres domaines que les sentiments. Maintenant les Sciences Humaines ont vocation de comprendre, peut-on réellement leur reprocher ? Personnellement, je me fous de savoir comment je souffre, le pourquoi me suffit amplement et à tout prendre je préfèrerais ne pas souffrir.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Moi aussi je déteste la souffrance...quu cependant est notre lot quotidien en Amour comme ailleurs....

      · Il y a presque 7 ans ·
      Oeil

      anne-onyme

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