Purgatoire

Thierry Dellac

Pâle contour blanchâtre au fond du corridor

Psalmodiant un murmure en guise de chagrin,

Épuisé de se battre, obscur conquistador,

Vautré au pied du mur comme humble pérégrin...

 

D'un muscle vigoureux à la flèche incisive

Quand un sang vermillon irriguait ses artères,

Au regard d'un peureux à la chair maladive

Lorsque de centurion il devint grabataire.

 

Il pourfendit l'Anglois de son Excalibur

Du temps où les doublons garnissaient sa besace ;

Le voici hors-la-loi, fantassin sans armure,

Un pauvre vieux tromblon et plus la moindre audace.

 

Misérable tourment qui ronge le vieil homme,

Écho de sa splendeur aux oripeaux flétris ;

Moment d'égarement où il croqua la pomme

Et transforma en pleur un horizon fleuri.

 

D'un bref instant de gloire, oh oui il rêve encore !

Retrouver le semblant d'un peu de dignité ;

Juste arrêter de boire, adieu le matador !

Briser le nœud coulant de la perpétuité...

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