Que la foudre me foudroie

Hervé Lénervé

Que la foudre me foudroie sur-le-champ, ou même ailleurs, si je mens. Tout ce qui va suivre, ici, est de l'ordre du vrai, craché-juré-décomposé.

Je me promenais dans la forêt, quand, à cent mètres de moi, que vis-je sortir de la fougère ?

Une sirène à pattes. Elle avait troqué sa queue de poisson pour des pattes de femmes.

Malheureusement, une de trop. Oui, trois pattes. Ce devait être une question de conservation de matière pour la métamorphose de la queue. Enfin, on s'en fout. Le fait est, que c'était une femme à trois jambes, condamnée aux robes à vie. Ou à une amputation ? Bien sûr, l'amputation ! Une patte, ça se coupe, c'n'est rien du tout.

Donc, je réfléchissais à tout ça, avant de la demander en mariage, Quand, elle ouvrit la bouche. Elle avait un hameçon au travers de la lèvre. Au début je croyais que c'était un piercing, mais comme il y avait le fil qui pendait toujours. Je me suis dit, « je ne sais pas à quoi ça se pêche la sirène. »

Fort de ces considérations, je me penchais sur la belle et l'embrassais sur... l'hameçon. La belle fut délivrée sur-le-champ et moi, ferré dans le même champ.

C'est alors, Que je me suis senti attiré par les pêcheurs, qui avait remonté le fil à travers bois. Mais un hameçon dans la lèvre qui tire, on n'y résiste pas. Donc, tout de suite je criais, « Je ne suis pas une sirène ! » Pour qu'il n'y ait pas de confusion.

- Prouve-le. Me dit, le chauve.

- C'est évident voyons, je n'ai pas de queue de poisson.

- Il paraît qu'il y a des sirennes à trois pattes qui circulent dans la fôret, ces temps-ci.

- Au fait. Allez, vous pouvez bien me le dire, maintenant. Vous la pêchez à quoi, la sirène ?

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