Que le silence s'impose

asphalte

Toujours la même chanson... Une fois de plus... Encore... Toujours si violente... Toujours si ferme... Toujours si oppressante... Toujours si triste... Toujours la même phrase, qui revient, et revient encore... Qui laisse prétendre la connaissance d'une chose impossible à comprendre, et si facile à perdre...

Toujours ce refrain méprisant, autoritaire... Toujours ces mots blessants qui refusent de se taire...

Toujours ces mêmes larmes, ces mêmes yeux brûlants et ces mêmes vacarmes... Et toujours ces phrases pour prolonger le drame... Et toujours moi, aussi, enfermée dans ces féroces paroles, qui emprisonnent tout espoir de sortir... comme on attrape l'oiseau dans une cage de verre... Et cet oiseau, chagrin, qui observe le monde, exprimerait sa douleur sans trop savoir agir, et finirait par ne même plus le faire...

Toujours les mêmes notes, amères et résignées, qui dépitent les autres, mais cherchent avec courage ce moment, où, calmes, elles pourront réussir à trouver le message, si difficile à dire, qu'elles voudraient affirmer. 

Toujours ces mêmes mots, toujours ces mêmes phrases...

Et le silence arrive, fidèle à son empire, épouse cette détresse et la mute en soupir...

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