Quel avenir pour la planète? Sera-t-elle sauvée par la COP21?

lodine

« Combien mérite de mépris et de haine tout homme qui abuse, pour le malheur du genre humain, du génie et des talents que lui donna la nature. »

Lettre à M d'Alembert par JJ Rousseau – 1756


Un homme comme JJ Rousseau aurait-il encore droit au chapitre dans l'infernale cacophonie de la COP21, lui qui aimait se promener dans la châtaigneraie de Montmorency...

« C'est surtout dans la solitude que l'on sent l'avantage de vivre avec quelqu'un qui sait penser » (Les Confessions)


Pendant un mois, entre le 30 novembre et le 11 décembre 2015, 195 pays vont se réunir à Paris pour une conférence extraordinaire sur le réchauffement climatique, la COP21.

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est une petite équipe de 12 employés à Genève requérant la collaboration de 259 experts internationaux, chercheurs en science du climat, travaillant à titre bénévole. Le GIEC lit, analyse, décortique toute cette littérature scientifique et pourrait livrer à la COP21 des conclusions de ce type :

Sources : Le Monde diplomatique – novembre 2015

« si l'on parvient à stabiliser l'accroissement des températures à 2°C d'ici 2050, les conséquences du réchauffement climatique seront contenues, même si certains effets se font déjà sentir (plus forte mortalité des arbres dans certaines régions du globe, inondations de plus en plus fréquentes dans d'autres)

« si on atteint 4°C, il faudra en payer le prix : montée des Océans de 7m, fonte des glaciers, dégel du pergélisol et évaporation des milliers de m3 de méthane, déplacement de millions de personnes dans le monde, du fait de l'inondation de leurs terres etc etc... »


Mais il en sera tout autre bien entendu. Ce sera une ultime bataille autour de mots, comme le montre le Canard Enchaîné de novembre 2015.

Le GIEC a la vertu d'exister, d'alerter les puissants de ce monde et de vulgariser auprès des citoyens des notions dont nous ne connaissions pas l'existence, il y a encore vingt ans : réchauffement climatique, trou dans la couche d'ozone, gaz à effet de serre... Mais, à en croire certains éditorialistes (Marianne septembre 2015), il serait déjà pourri dans l'œuf : les membres imminents du GIEC font en effet partie des conseils d'administration des plus gros capitalistes et pollueurs (AREVA et cie)

Alors ? Faut-il d'ores et déjà se dire que tout est perdu, qu'il ne sert à rien de manifester dans les rues le 29 novembre prochain, en scandant avec AVAAZ et Niolas HULOT : «STOP au réchauffement climatique ! » ? Faut-il se dire que, certes, les arbres de JJ Rousseau ont bien vécu mais qu'ils seront, de toute façon, un jour ou l'autre, condamnés pour laisser la place à des parkings, et que c'est ainsi : on ne peut rien y faire ?

NON. ll s'agit de continuer le combat.


Des indices montrent des prises de conscience. L'Amérique d'Obama semble prendre au sérieux certains phénomènes (ses côtes ont été balayées par des ouragans jamais égalés). La Chine semble ouvrir les yeux sur la pollution extraordinaire de son pays, et accepte enfin que des industriels français installent des stations d'assainissement sur son sol: le marché du développement durable est en pleine expansion....

Terrible paradoxe : On n'a pas d'autre choix que de combattre les racines du mal avec ceux-là même qui le créent.


Et si l'on écoutait enfin la voix de la raison, le bon sens, de ce jeune homme, Idriss ?

« Je viens en France pour écouter des idées, mais je repartirai chez moi pour les adapter à mon pays».


Si on inversait pour une fois les rôles ?

Les pays occidentaux malades de ce trop-plein d'engrais dans leurs terres, de leur pollution sans précédent ne pourraient-ils pas s'inspirer de méthodes provenant des pays émergents, pour éviter tout ce qui vient d'être cité plus haut ? Certains paysans français (ne se considérant plus comme des agriculteurs) se constituent en collectifs (cf en Ardèche). Ils ne sont pas encore légion, mais ils sont là. C'est une petite armée de l'ombre qui doit grossir et jouer sur les solidarités internationales (échanges de savoir-faire).

Quelques idées voient le jour :

– labourer le sol sur une surface moins profonde (car tout le travail de décomposition se fait sur une certaine couche, au-delà de laquelle on ne remue que de la terre morte)

– réduire la proximité entre producteur et consommateur (les initiatives comme l'AMAP sont bénis des bobos parisiens) – éduquer la masse à privilégier les fruits et légumes de saison (cultivés dans des zones géographiques proches de leur lieu de vie)

– utiliser les ressources de la nature à bon escient : l'exemple des filets à micro-particules recueillant la rosée du brouillard dans certaines régions humides du Chili, servant à arroser ensuite des cultures locales ne coûte pas cher et pourrait être reproduite dans d'autres endroits du monde – adapter la construction des maisons en fonction de la nature : l'exemple des constructions le long des coteaux escarpés des Blue Mountains entre Kingston et Port Antonio en Jamaïque montre que c'est possible : « L'homme doit s'adapter à Dame Nature et non l'inverse », disent-ils, ces sages Jamaïcains

– repenser toute la politique de la préservation du littoral (en Corse, en Espagne où les horribles constructions de barres défigurent totalement les côtes), mais aussi à l'Ile Maurice, à Haïti...

– lutter contre la déforestation qui fait des ravages. Chaque arbre abattu doit être replanté ailleurs (cf.extrait sur RFI: les fermes biologiques dimanche 31 octobre 11h)


Nous autres, pays occidentaux, qui nous débarrassons de nos containers sans aucun scrupule sur les Côtes africaines, qui avons atteint depuis si longtemps l'échelle de MASLOW, alors que bien des pays n'y parviendront peut-être jamais (car nous y veillons), que nous reste-t-il à contempler ? Des âmes malades, venant d'Érythrée, du Mali... errant dans des rues de France ou de New York, baignant dans leur folie (expient-elles jour après jour leur quête d'un ailleurs qui ne sera jamais plus qu'un miroir aux alouettes?). Des hommes jaloux de possessions qu'ils n'enterreront pas avec eux, quoi qu'ils fassent..., mais prêts à engloutir des milliards de dollars pour continuer à exploiter outre-mesure la Nature (comme ces milliers de tonnes de sable volés à l'humanité, ces banquises forées pour du pétrole, ne permettant plus aux peuples sacrés comme les Inuits de survivre en harmonie avec les ours polaires eux-mêmes condamnés à se noyer).


Il faut, plus que jamais écouter JJ Rousseau :

« Vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne »

En fin de compte, faudrait-il que ce soit elle, Dame Nature, qui se rebelle ? Ne faudrait-il pas appeler de nos vœux des catastrophes-catharsis qui engouffreraient dans les profondeurs abyssales des entrailles de la Terre tous ces monstres qui l'exploitent sans vergogne ?

Comment veiller sur elle, cette Nature qui nous a fait, nous nourrit et nous recevra lorsque nous ne serons plus, pour qu'elle ne se déchaîne pas sur nous qui l'aimons tant, au fond ?

« Insensés qui vous plaignez sans cesse de la Nature, apprenez que tous vos maux vous viennent de vous »

(Les Confessions)


AGISSONS AU QUOTIDIEN

-Favorisons le vélo à la voiture, plus que jamais

-Développons le covoiturage. S'il faut devenir écologique, en essayant d'harmoniser notre vie au rythme des saisons, en sachant observer la Nature, alors soyons-le, sans se sentir obligé de devenir militant chez Greenpeace.

-Adoptons des comportements de bon sens : arrêtons de porter des cuirs à bas prix, fabriquées au Bangladesh dans des conditions plus que déplorables, dont les conséquences terrifiantes pèseront des décennies sur les populations locales.

-Arrêtons la pub papier, qui ne sert plus à rien, sauf à détruire des milliers d'arbres

-Soyons solidaires, favorisons le troc et les échanges de savoir-faire plutôt que de jeter, de consommer comme les fous que nous sommes devenus

.Développons l'éducation chez les plus pauvres, car tout commence là.

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