quel rêve

Nestor Barth

Quel rêve !

Je me suis réveillé ce matin abasourdi et suis resté dans mon lit, assis, les mains dans les cheveux et les coudes sur mes genoux , les jambes repliées.
J'ai fait un rêve dans la nuit et l'histoire me revient, claire ; je me suis plu à le repasser comme un film :

J'ai rêvé que nous sommes entre deux tours d'une élection présidentielle et que les candidats nous rebattent les oreilles avec des mots, des phrases qui n'en finissent plus et dont je n'arrive pas à comprendre le sens.

Puis soudain les visages de ces politiciens très instruits s'estompent, leurs voix s'assourdissent et ils finissent par disparaître.

Et je vois alors dans un sursaut la population d'elle-même prendre des dispositions.

Je la vois ne plus acheter de fraises et de framboises en hiver et d'attendre l'été que nos agriculteurs les aient cueillies mûres et mis les fruits en vente directement sur les marchés.

Qu'elle n'achète plus que le riz produit en Camargue.

Que d'une manière générale ils ne consomment plus que des produits cultivés en France et laissent les produits importés pour la plupart sur les étagères..

Que les automobilistes acceptent de payer plus cher l'essence aux pompes pour que la différence avec le prix normal soit investie dans des usines existantes où se construisent des autos électriques à bas prix, et que dans nos villes toutes les deux roues sont déjà électriques.

Que les vêtements achetés viennent de nouvelles unités de production de T-shits, de pantalons produits avec des fibres produites, travaillées, filées et tissées en France.

Que sur cette initiative, le gouvernement ait appliqué une TVA très majorée uniquement sur tous les produits importés et qu'ainsi nos produits français restent compétitifs.

Que la sécurité sociale a un compte équilibrée, car dorénavant les pharmaciens ne délivrent plus que la quantité exacte de comprimés recommandés par le médecin et qu'ainsi il y a une économie de plus de 30% des dépenses dans ce domaine, plus de gâchis, et que la population a accepté de devoir payer une franchise plus importante, comme le font les assureurs déjà depuis longtemps et qu'ainsi l'économie se chiffre à plus de 2 milliards par an.

Qu'ainsi des millions de personnes ont été obligées de reprendre le chemin d'un travail, usines, agriculteurs de produits comestibles et de bovins, ovins et plantes textiles telles que le lin et producteurs de fibres artificielles.

Que ces mêmes travailleurs de tous bords ont accepté que leurs salaires soient majorés.

Que, pendant ce temps, des ingénieurs de haut vol, étudient avec des moyens et des dotations redoublées les techniques du futur et développent des industries nouvelles que la France ne va plus vendre au Qatar ou à la Chine et garder leurs brevet jalousement et la population applaudir alors à tout rompre.

Que les délocalisations ont été complètement stoppées car les entrepreneurs qui auparavant à mauvais ou juste droit devaient le faire, n'y trouvent aucun intérêt. Et qu'au contraire, tous les pays achètent nos produits originaux, car seuls nous en avons eu l'idée et qu'ils en raffolent.

Et qu'enfin les déficits sont résorbés et ne sont qu'un vague souvenir et que notre dette s'est doucement rabougrie.

Et qu'aussi la France est redevenue le phare du monde auquel elle avait toujours donné l'exemple dans les siècles passés.

J'ai vu soudain les deux candidats se diriger vers moi et me tendre la main avec un large sourire et me disant : Merci.

--- Mais je n'y suis pour rien, Messieurs les Présidents, leur ai-je répondu.

--- Mais alors ce n'est pas vous qui avez créé ce mouvement ?

--- Mais non, Messieurs,, la population ne vous comprenant plus du tout a délibérément choisi de ne plus vous écouter et de n'en faire qu'à leur tête. C'est aussi simple que cela ;

--- Ah si l'on avait su, répondent-ils, et si elle nous l'avait dit, on l'aurait fait !!!.

--- Ben Voui, mais voilà, c'est trop tard ! Pour vous.

Je me suis levé alors, chancelant mais avec un goût de fraise dans la bouche !

  • Un texte qui prête à réfléchir. Je doute cependant que le discours des présidentiables aurait été si humble dans une telle situation.
    Je suis totalement Yvette Dujardin, indignons-nous et cessons de croire que notre voix ne sera pas entendue, à deux, à dix puis à mille, petit à petit la voix du peuple se fait entendre. Gardons les yeux et l'esprit ouverts.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Ours gris 54

    jaya

  • A si les rêves se réalisais, quel beau pays nous aurions retrouvé.La France avec un grand F.
    Indignons nous ou restons nous assis sur le c.l!

    · Il y a presque 12 ans ·
    Moi

    Yvette Dujardin

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