Qui ose gagne

stabatpatergnagnagna

CIA – Secret Défense

Rapport d’analyse concernant Mlle Sélène Lewes

Destinataire : Léon Panetta, Directeur

Auteur : Augustus Comte, docteur ès psychologie de  l’Université d’Harvard

Nom : Lewes

Prénom : Sélène

Age (présumé) : 28 ans

Type : caucasien

Orientation sexuelle : bisexuelle

Détails physiques et physiologiques : cf. annexes

Eléments biographiques : on ne sait rien d’elle jusqu’au 8 mai 1986, date à laquelle son père adoptif, Locke Lewes, ancien SAS ayant fait fortune dans la sécurité privée, dépose les papiers de son adoption officielle dans un de ses comptes luxembourgeois. Mlle Lewes, élevée en Suisse dans l’Institut Philanthropique Lewes, n’a quasiment jamais côtoyé son père adoptif.

Caractère et aptitudes : Exceptionnelle capacité au mimétisme. Quoique relativement banale physiquement (hormis une admirable qualité musculaire due à un entrainement intensif), elle dispose d’un charisme certain lui permettant de jouir d’une réelle attractivité. En combinant ses capacités mimétiques à des techniques évoluées de grimage et en modulant son charisme, elle peut se fondre dans la masse comme hypnotiser une assemblée. En mission, elle semble se départir de toute conscience morale et sociale, ne reculant devant aucune tactique ou méthode. En résumé, Mlle Lewes est d’une explosive versatilité ce qui en fait un agent aussi efficace que difficilement contrôlable. Nos services de nettoyeurs en attestent.  

Annexes :

Rapport médical

-Mensurations : 83/58/83

-Poids : 61kg

-Taille : 173cm

-Test d’endurance : VO2max : 83ml/mn/kg

-Vision : 12/10

-Ouïe : RAS

-Yeux : marrons

-Cheveux : bruns

-Signes particuliers : scarification complexe à l’intérieur de la cuisse gauche correspondant à l’antique symbole chinois de l’arbre, allégorie de la structure de l’univers ; chaque branche double (Yin et Yang) produit une fleur, principe unique. Le sujet semble ou prétend ignorer d’où lui vient cette marque. D’après la couleur des cicatrices, la marque a été faite dans la prime enfance du sujet.

Capacités de combat (a été formé par les mercenaires employés par M. Lewes)

-Corps-à corps : expert en systema, krav maga et ninjutsu. Spécialiste des armes blanches

-Armes à feu : expert avec armes de poing, fusils d’assaut et fusils de précision.

-Explosifs : connaissances intermédiaires en pose et déminage

-Stratégie : expert de la guérilla urbaine et de l’infiltration

Formation

-QI : 135

-Docteur en géostratégie

-Importantes connaissances protocolaires

-Langues : arabe, mandarin, anglais espagnol, français.

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Synopsis :

Depuis janvier 2011, les agents de la CIA de par le monde, actifs ou dormants, tombent les uns après les autres. Afghanistan, Chine, Iran, Corée du Nord… c’est la curée en chaîne contre cet ennemi honni et, même parmi les agents les plus aguerris, nombre finissent par craquer sous la torture et donner les noms de leurs contacts.

Rapidement, les services informatiques de la CIA constatent une attaque massive contre leurs moyens de communication. Aidés par le CERN et le MIT, ils établissent qu’une attaque en trois vagues, l’une contre les grandes dorsales sous-marines de fibres optiques, l’autre contre leurs satellites de communication situés dans la ceinture de Van Allen et la dernière, un piratage plus classique dans sa forme, contre leurs serveurs, a permis aux assaillants de récupérer les dossiers confidentiels de nombreux agents infiltrés de la Compagnie.  

Le monde a en effet bien changé et si les guerres traditionnelles ont toujours pignon sur rue, c’est la guerre d’information qui fait rage en filigrane.

Il faut donc réagir vite, et de manière efficace. Qui dès lors de plus qualifié que Sélène Lewes, le seul agent infiltré dont les données ont été volées et qui a réussi à tromper la mort ?

D’après les analystes de la CIA, les informations volées ont transitées par Amsterdam avant de s’évaporer dans les méandres de l’internet… C’est une maigre piste mais il faut bien commencer quelque part.     

Cependant, l’Union Européenne, rancunière depuis qu’elle s’est rendue compte que les USA ont déjà utilisé les mêmes tactiques de piratage à des fins d’espionnage industriel, n’est pas aussi coopérative que d’habitude. Sélène devra donc compter sur ses propres contacts, au sein du MI6 et de la DGSE notamment. L’occasion de revoir certains de ses amants de circonstances, comme elle les appelle. Et ils ne seront pas de trop car l’enquête s’annonce ardue. En effet, une telle attaque, aussi bien coordonnée et mise en œuvre dans le plus grand secret malgré les systèmes de surveillance des flux d’informations mondiaux dont dispose la CIA, nécessite des moyens colossaux. Les adversaires sont donc puissants, déterminés et probablement multiples.

La mafia, la Pieuvre comme la surnomment les universitaires spécialistes du sujet, a évoluée. Que cela soit les Triades, les Boryokudan, la Camorra, La Cosa Nostra, les Vory v zakone… tous ont muté en des organisations complexes, tentaculaires, polymorphes et aux activités variées. Elles aussi ont su surfer sur la vague des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Tout comme d’ailleurs les organisations terroristes et... les agences de renseignements des « gouvernements voyous ». Alors qui est l’ennemi ? Qui est responsable ? Qui commandite qui ? Qui tire les ficelles ? 

Des pirates informatiques aux pirates somaliens, des réceptions d’ambassadeurs à Bruxelles au bas-fonds de Pékin, Sélène Lewes aura fort à faire pour démêler l’écheveau de fibres optiques de cette intrigue 3.0 et ne pas y laisser la peau, ou pire. Mais après tout, comme disaient les premiers SAS : « Who dares wins », qui ose gagne !

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Scène d’action :

J'examine, silencieuse, les sens aux aguets, la friche urbaine qui m’environne. Il fait vraiment froid ce soir, un froid sec et pénétrant et pourtant je n’en sens rien car je bous littéralement. L’adrénaline qui rue en moi me donne l’impression que l’air autour de mon corps se distord comme lors des pires fournaises estivales où, à l’odeur de la pollution, se mêle celle de centaines de corps suants. Mais cette nuit, pas d’autres odeurs que le léger relent de graisse qui émane de l’automatique à la culasse bien huilée que je tiens fermement en main. Pas d’autres bruits que les halètements saccadés, entrecoupés de légers gémissements plaintifs qui montent de mon assaillant. Si menace il y a encore, alors elle est grave car celui ou celle qui serait encore en embuscade arriverait à me cacher sa présence. J’en doute… J’abaisse lentement les yeux vers la chose qui gît prostrée à mes pieds, se tordant visiblement de douleur bien que sa liberté de mouvement soit largement entravée par le fait que mon pied droit écrase son poignet droit tandis que mon pied gauche lui broie les testicules. Ce fils de chien commence à sérieusement me taper sur les nerfs. Non content d’avoir gâché mon escapade nocturne – j’avais décidé de passer par la frange des quartiers ouest en rentrant de ce foutu debriefing afin de pouvoir contempler à mon aise le ciel et la nouvelle lune qu’ici au moins, aucune fumée industrielle noirâtre et nauséabonde ni aucun immeuble crasseux ne me masqueraient – il semblerait qu’il l’ait fait pour mon argent… ou mon cul. Aucune info à en tirer donc et les nettoyeurs vont encore geindre… Il semble bien que je lui ai brisé la mâchoire lors de notre petit affrontement car tout ce qui sort de l’amas de pulpe sanguinolente qui lui tient lieu de bouche est une substance vraisemblablement faites de sang, de salive, de morve et d’éclats d’émail. Il est grand temps d’en finir. Hors de question que j’utilise son automatique, un Desert Eagle calibre .50 magnum, une arme pour crétin prétentieux. Trop de bruit, trop de recul, trop d’éclaboussures. J’enclenche donc le cran de sécurité et jette au loin le flingue. Les nettoyeurs s’en débarrasseront… Je relâche la pression de mon pied sur son poignet puis, d’une suite de mouvements rapides et fluides pivote sur mon pied gauche (finissant de lui broyer les testicules dont il n’aura de toutes manières plus l’usage), lui assène de ma jambe libérée un coup du dessus du pied en pleine face puis chute de tout mon poids un genou en direction de son plexus et l’autre en direction de son épaule droite, bien qu’il semble trop sonné pour tenter quoique ce soit. Ainsi positionnée, je me penche légèrement sur la droite afin de m’emparer du cran d’arrêt que son poignet cassé ne peut plus tenir. Je me penche de façon à pouvoir le regarder dans les yeux…ils sont vitreux. Au moment même ou j’enfonce la lame dentelée dans sa trachée, ils expriment à nouveau une pleine conscience de soi, une douloureuse lucidité quant à son sort certain et j’y discerne un mélange d’incrédulité – je suppose qu’il se demande comment une femme seule a pu lui résister –, de peur, de haine et de douleur, le tout s’estompant très vite au profit du linceul opaque de la mort. Soirée merdique… Pour cet imbécile qui pensait tomber sur une proie facile et pour moi, qui vais encore devoir batailler avec les nettoyeurs de l’Agence…

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Scène érotique :

53 Park Lane, Londres. Le Dorchester Hôtel. Enfin j’y suis après un interminable vol Langley-Heathrow et un laborieux trajet en taxi jusqu’à cette immense bâtisse typiquement victorienne. Je suis en retard mais ce n’est pas plus mal, Fitzroy Sterling, mon contact favori au MI6, aura ainsi eu le temps de sécuriser la chambre. L’hôtesse d’accueil à qui je demande le numéro de chambre de Fitzroy me fait un sourire complice en m’indiquant la 323, la suite royale. Je la laisse à ses fantasmes – d’autant plus qu’elle n’a pas totalement tord sur la nature de nos relations et que Fitzroy a de quoi exciter n’importe quelle midinette – et me dirige vers l’ascenceur. Après trois étages de sourires mielleux du commis, me voici devant la double porte de chêne de la chambre 323. De la musique sourd à travers les épais panneaux de bois foncé. Il me semble reconnaître du Barry White. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire… ce sacré Fitzroy a toujours eu un humour détonnant.  J’entre, aussi subrepticement que possible. Je ne sens pas sa présence. Il n’a visiblement rien perdu de ses talents. Soudain, la sensation de menace qui m’est si familière, comme une lame scintillante dans mon esprit, m’envahit. Juste à temps pour parer le premier coup de Fitzroy qui surgit sur ma droite et, audacieux, ose m’affronter nu. Ce n’est pas une tactique idiote car tout en me défendant de ses assauts vicieux – un des meilleurs spécialiste de close combat que je connaisse –, je ne peux m’empêcher de noter que son corps est toujours aussi puissant et bien fait ce qui me fait perdre un peu de ma concentration. Profitant de cette ouverture, il me saisit à bras le corps et m’emmène au sol en une clé de bras complexe. Bien que sa prise soit ferme, il ne pousse pas son avantage et j’en profite pour m’extirper de l'étau de ses muscles tout en lui saisissant les bourses. Par ce bref échange de coups, Fitzroy et moi savons que nous sommes toujours aussi en phase. Alors que j’aurai broyé ceux de tout autre adversaire dans n'importe quelle situation analogue, je commence à lui malaxer doucement les testicules. Rapidement, son sexe devient roide et, tout en suçotant son gland brûlant, je le laisse me déshabiller et me positionne de manière à ce qu’il puisse lui aussi user de sa langue. L’excitation monte en moi et, du tréfonds de mon ventre, je commence à sentir rayonner une chaleur à nulle autre pareille. Ses mains puissantes, celles d’un combattant aguerri, sont sur moi, en moi et ne me suffisent plus. Ma bouche abandonne son sexe afin de pouvoir l’offrir à cette autre partie de moi qui en réclame l'urgente présence. J’enfourche, en amazone, son phallus palpitant et bientôt nos corps sont à l’unisson, ondulant furieusement jusqu’à l’explosion des sens.

Essoufflé, terrassé, nous nous regardons yeux dans les yeux, le même sourire épanoui sur les lèvres.

-« Tu passes une fois encore le test, Fitzroy. Ce n’est pas aujourd’hui que tu mourras de mes mains pour ne pas m’avoir satisfaite » lui dis-je crânement.

-« A ton service ma chère ! Bien, et si tu me disais ce que me vaut le plaisir de ta visite ? » me répond-il, amusé.

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