Ray Charles

Ray Charles Robinson est né le 23 septembre 1930 à Albany, dans l'état de Géorgie aux Etats-Unis.

Son enfance est marquée par les drames. Tout commence lorsqu'il assiste impuissant à la mort de son jeune frère, tout juste âgé de trois ans lors d'une noyade. A 7 ans, il est atteint d'un glaucome (non diagnostiqué à cette époque), cause de sa cécité. Sa mère qui l'élève seule, déménage en Floride où elle place son fils dans une institution pour sourds et aveugles, ne voulant pas que son handicap soit un frein pour son avenir.

Outre le braille, le jeune Ray apprend à jouer de plusieurs instruments de musique : piano, trompette, saxophone. Bien que l'enseignement de la musique soit classique, Ray a une préférence pour le gospel, le blues, le jazz et la country.

A 15 ans, ses parents n'étant plus de ce monde, il quitte l'institution où il a passé la majeure partie de son enfance, pour voler de ses propres ailes. Après avoir vadrouillé dans plusieurs villes du pays, il revient en Floride, à Jacksonville, où il s'installe chez une amie de sa mère. Il devient pianiste dans les bars et clubs de la ville. Mais la Floride est synonyme pour lui de mauvais souvenirs. Il repart et finit par poser ses bagages à Seattle, où il joue dans des clubs avec le groupe qu'il a créé. Mais en plus de jouer du piano, il se met au chant. A 19 ans, il enregistre sous son propre nom. C'est à cette même époque qu'il fait la connaissance de Quincy Jones. Ils forment un duo où les deux compères écument les clubs de Seattle. Après avoir sorti quelques titres aux succès modestes, il sort Baby Let Me Hold Your Hand qui se place dans les premières places des charts.

Sa maison de disques lui laisse carte blanche. Pendant les 10 années qui suivent, le succès ne le lâche pas. Le premier titre signé dans ce label, I Got A Woman est un énorme tube. Suivent Halleluya I Love Her So, The Right Time. Mais Ray Charles voit grand, il veut également conquérir le public “blanc”. Il change donc de maison de disques. Pari gagné avec Georgia On My Mind, Unchain My Heart, Busted, Here We Go Again,…

En 1959, invité à jouer en Géorgie, Ray se rebelle contre la loi de la ségrégation et refuse de monter sur scène. Il est, dès lors interdit de se produire dans cet état. Vingt ans plus tard, le gouvernement lui présente des excuses publiques et Georgia On My Mind devient l'hymne national de la Géorgie.

Il monte sa maison de production mais connaît de sérieux problèmes avec la drogue. Addict à l'héroïne et bien qu'il refuse de se faire soigner, il est contraint et forcé d'aller en cure de désintoxication. Lorsqu'il en sort, la drogue a quitté définitivement sa vie. Suite à cette expérience, il soutient de nombreuses associations et hôpitaux financièrement. L'artiste a également un énorme penchant pour les femmes. Il sera le père de 12 enfants de 9 mères différentes.

Un an après sa sortie de désintoxication, il revient sur la scène musicale avec Let's Go Get Stoned ainsi qu'avec deux reprises des Beatles, Yesterday et Eleonor Gigby. Puis il commence à se faire oublier. Le retour se refait en intégrant le casting des “Blues Brothers”, puis en participant à l'enregistrement de We Are The World, chanson aux profits de la lutte contre la faim en Afrique.

Il change encore et encore de labels dans l'espoir de recouvrer le succès d'antan. Malgré tout, il continue les tournées mondiales à guichets fermés.

En 1986, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres, puis refait parler de lui avec la publicité d'un célèbre soda et le titre qu'il l'accompagne, You Get The Right One Baby.

Trois ans plus tard, on retrouve Ray en compagnie de Dee Dee Bridgewater pour Precious Thing. Puis les Greatest Hits, les Very Best Of et autres Anthology commencent à prendre place et sortent de manière aussi régulière que Noël.

En 2004, sort (enfin) Genius Loves Company, un ultime album composé uniquement de duos et de reprises revisitées, où le Génie s'entoure d'artistes comme B.B. King, Elton John, Nora Jones, Natalie Cole, Van Morrison ou encore Willie Nelson,... Album récompensé par le Grammy Award de l'album de l'année en 2005.

Le 10 juin 2004, celui que Frank Sinatra surnommait “The Genius” succombe à 73 ans à une maladie du foie.

Alors que le monde entier lui rend hommage, aux Etats-Unis, la perte du monstre sacré qu'était Ray Charles ne donne pas lieu, comme c'est le cas pour les grands artistes, à une déclaration présidentielle. Et pour cause et par respect, les Etats-Unis enterrent son 40^ème président, Ronald Reagan, le lendemain de l'annonce du décès de l'artiste. Ce n'est que le jour des funérailles de Ray Charles Robinson, le 18 juin 2004, que le président Bush prend la parole et lui rend hommage.

Quelques mois plus tard, sort le biopic “Ray”, avec Jamie Foxx dans le rôle principal. Film auquel Ray Charles a participé en tant consultant.