Re(très)cru

petisaintleu

(Toute ressemblance avec une situation existante ou ayant existé n'est malheureusement pas une pure coïncidence. Tout ceci est vrai).


Ah ah. Il y a quelques jours, un cabinet de recrutement (puisqu'il faut bien lui donner un nom...) m'a contacté. Rassurez-vous : rien à voir avec la tribu des Jivaros qui, eux, sont de vrais chasseurs de têtes. Pot-pourri de notre échange :

— Elle (j'entendais son air pincé) : Première question. Quelles sont vos prétentions salariales ?
— Moi : Et si vous commenciez par me présenter l'entreprise et le poste ?
— Elle : Quels sont vos diplômes ?
— Moi : Ne pensez-vous pas qu'au-delà des diplômes, 30 ans d'expérience feront toujours la différence (là, j'avoue mon sabordage. Je me suis souvenu de la série L'Âge de cristal) ?

https://lnkd.in/dFGubFs

— Elle : Pour quelle raison souhaitez-vous quitter votre entreprise ?
— Moi. Heu, remettons l'église au milieu du village. C'est vous qui m'avez contacté alors que je n'ai répondu à aucune annonce. Dites-moi plutôt pourquoi je devrais quitter mon entreprise. D'expérience, je me méfie de l'herbe qui est plus verte ailleurs (subtile boutade car il s'agissait d'un poste pour dans une coopérative agricole. J'ai imaginé son regard vide face à cette remarque).

Bon, j'ai senti qu'elle commençait à galérer pour cocher les cases...

— Elle : Vous me dites que vous ne managez pas des équipes en direct dans votre poste actuel. Ca risque de poser souci...
— Moi (soupirs...) : Avez-vous mon CV sous les yeux ? Je vous rassure, le management, c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas. C'est d'abord et avant tout un état d'esprit. Et le management transversal est tout aussi compliqué.

— Elle (sur un ton tout aussi revêche que revanchard) : revenons à votre CV. Vous avez souvent changé d'entreprise...

—  Moi (d'un air goguenard) : Que voulez-vous, je ne sais pas dire non aux recruteurs qui m'ont proposé de très belles opportunités.
— Elle : (la question qui tue) : quels sont vos défauts ?
— Moi (un grand classique) : je n'ai qu'un défaut, n'avoir que des qualités. Mais je pourrais vous dire mon humour décalé (là, j'ai clairement senti que nous n'habitions pas la même planète...).
Puis lui expliquer la différence entre défauts et axes de progrès avant de lui sortir les bons vieux poncifs qu'elle souhaitait entendre, exemples à l'appui.
— Elle (j'abrège...) : Vous avez des questions ?
— Moi : J'ai vu passer votre annonce au moins 3 fois ces 2 dernières années. Pouvez-vous me dire si c'est lié à une croissance organique ou à du turn over ?
— Elle (gros silence suivi de) : heu, je vous recontacte la semaine prochaine sans faute ; suivant la formule consacrée.

Dommage que j'attende toujours. J'ai passé un bon moment. Non, franchement il était temps que ça s'arrête. La nuit, j'ai fait un cauchemar. Je m'imaginais être convoqué à Guantánamo et être soumis au waterboarding pour que l'on m'arrache sous la torture 2 ou 3 référents.

#Recruteuràlanoix

  • J'adore car c'est tellement vrai. Depuis que recruter n'est plus un besoin mais un métier, ça devient compliqué. Moi, au dernier entretien d'embauche (dans un boite où j'avais déjà bossé dix ans auparavant ), on m'a demandé "qu'est qui ferait que ce soit vous que l'on embaucherait ?". J'ai répondu, c'est à vous de voir et je n'ai jamais eu de réponse. Je serai retraité dans un peu plus de trois mois et j'en suis le plus heureux des hommes. Payé à rien foutre c'est finalement le plus beau métier avec toutes ces conneries du monde du travail moderne. :o)

    · Il y a presque 3 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Le seul cabinet de chasseurs de têtes que je respecte est celui de la tributs des Jivaros. Ils vous la réduisent à la taille d'un poing. Pratique, pour ceux qui ont la grosse tête. :o))

    · Il y a presque 3 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

  • Mais quelle idée d'avoir recours à des recruteuses !! ;0)

    · Il y a presque 3 ans ·
    Facebook

    flodeau

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