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tata
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En baladant, arriver à Aigues Mortes et en traversant le pont qui enjambe le canal voir ces petites maisons accrochées au bord de l’eau. Les pécheurs qui a l’ombre d’un chapeau surveillent leurs bouchons qui dansent entre les roseaux.Tout ces bateaux, du plus grand pour la ballade des touristes jusqu’au plus petit, simple embarcation du ramasseur de jonc. Ce petit port dans les terres si près de la mer, juste là au pied de La Tour de Constance. Depuis Saint Louis, elle surveille la petit Camargue. Elle est fière et robuste, elle a emprisonné les rebelles protestantes et voit à présent passer tous ces touristes en short qui la visitent avec respect en savourant une glace ou un chichi sous le soleil de juillet. Ils ne sauront peut être jamais qu’elle fût la geôle et parfois le tombeau d’innocentes dont la seule faute fut de « Résister » pour leur liberté de culte et sauver la foi que le Roi voulait étouffer. Puis la route contourne et longe les remparts, coupe à travers ce paysage qui a chacun de mes passages me laisse étonnée et jamais rassasiée. Les montagnes de sel, blanches et brillantes, le rose des salins et des flamants. Cà et là les taureaux noirs et sauvages tranquilles, ils sont chez eux, c’est leur terre et celle des chevaux. Le bleu, le vert, les roseaux et la saladelle. Toutes ces couleurs, ces odeurs, toutes ces choses que l’on ne remarque plus à force de les voir et qui composent pourtant jusqu’aux portes du Grau du Roi ce décor unique et sauvage. Ce petit bout de route je le trouve si beau et chaque fois j’y découvre quelque chose de nouveau. En fonction de l’heure de la météo et de mon humeur du jour. Il m’apparaît parfois chaud et estival au cœur de l’été. Caniculaire parfois et l’on pense que rien ne peut bouger tant le soleil règne en maître, tout semble figé par la chaleur. Mais il peut aussi être glacial et mélancolique quand les nuages paraissent toucher la mer au loin et que le vent balaye tout sans précaution. Il y a aussi ce petit coin de plage de l’Espiguette si spécial quand les vacanciers l’ont enfin abandonné et rendu aux gens du cru. Le sable, la mer, le vent et le phare. Comme une sentinelle qui semble nous dire regarde la nature est si belle et fragile, c’est chez toi et tu ne le vois pas. Le bruit des vagues qui viennent finir leur course sur ce sable si fin que la main pense toucher du velours et du haut d’une dune si l’on regarde droit devant soi cette mer fermée si unique sur notre planète. On pourrait se croire au bout du monde car l’infini de l’horizon est là devant nous pour l’éternité. Il n’est pas toujours besoin de partir sur d’autres continents pour voir des merveilles mais juste prendre conscience de la beauté de notre morceau de terre et faire une pause pour remplir nos yeux d’images exceptionnelles et notre mémoire de petits moments de bonheur tout simple.
Je demanderai à Mathieu (que je connais) de m'emmener à Aigues Mortes (que je ne connais pas). Bravo pour le texte. Merci Mathieu pour la notif' !
· Il y a plus de 12 ans ·sun39
Piou-Piou c'etait comment Le Boss à l'Arena. Grandiose j'imagine! .
· Il y a plus de 12 ans ·divagations-solitaires
très beau premier texte! bien écrit, il donne envie de balades et de rêveries! bravo!
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin
Ah y est, j'ai tout lu! Dis donc, je savais pas que tu écrivais si bien ... TATAAAA
· Il y a plus de 12 ans ·Piou Piou
Bon alors, je vais le lire s'il est si sympa. Et puis quand on reçoit, c'est toujours bien de savoir quoi dire pour promouvoir notre belle région. Il parait qu'on s'connait, moi a par Bruce Springsteen je saurai pas trop quoi raconter ;)
· Il y a plus de 12 ans ·Piou Piou
Vraiment bravo pour ce texte. En tant que Cévenole, la tour de Constance est effectivement un monument particulier dans notre mémoire.
· Il y a plus de 12 ans ·Mais c'est surtout le choix des lieux, aigues mortes et l'Espiguette, qui sont à mon avis les deux endroits les plus beaux du coin. Avec le Grau du Roi aussi.
Je connais ces endroits par cœur mais je viens de faire une superbe ballade. Merci
Et merci à Mathieu pour le partage.
divagations-solitaires