Rentrer des Amériques

Rentrer des Amériques le coeur et les poches pleines, le sourire large et le verbe généreux, plein de grâce et d'anecdotes. C'est comme revenir de forêt, le panier plein de châtaignes ou de muguet selon la saison, belle de toute façon. Recevoir un appel de l'étranger, se réjouir de parler avec la cousine de là-bas, se plonger dans une autre réalité avec la cuisine à bois et la tante aveugle, oui aveugle, ça met des étoiles dans les yeux, de la chaleur dans la voix. Recevoir la lumière de la nuit entre deux battements de coeur, de paupières, en pyjama après le bain, parfum de mousse et de roses, sensation de plénitude et de bien-être.

Rentrer des Indes galantes, d'une promenade du dimanche, d'un voyage de deux jours avec le chat dans son panier, ouvrir les portes, les fenêtres et son esprit. Regarder le programme du soir, se mettre un disque, choisir un bouquin ou partir à la recherche du dernier des Mohicans. Fermer la porte, les volets, laisser la petite lumière de nuit et enfin se poser dans la chauffeuse, conquise et heureuse.