Répétition n’est pas coutume ou des us rabâchés

charlotte-laquiche

C’était, les pourtours se lèchent en pleurant, qu’il en soit ainsi.

Je vais pleurer sur cette émotion qui te pend au nez et qui me décourage. Je vais pleurer sur l’empire ancestral qui mesure oblique l’œil du lynx. Je vais pleurer sur mes comas oiseux parce que la nuit achève héroïque mes bassesses infantiles. Je vais pleurer sur vous, qui animez l’insolence en creusant les joues, vous qui sauvez l’altitude infectée. Je vais pleurer en colère, nourrie de mes mots, abreuvée de réponses, les questions en poste restante. Je vais pleurer face aux affronts de tes orages et perdre pied. Je vais pleurer parce que la flotte monte aux yeux et qu’elle chaloupe les cornées. Je vais pleurer sur ton passé parce que la goutte déborde et que je n’ai pas ce dessein qu’il te faut, bien avoué. Je vais pleurer comme on respire, quand le corps lâche le méprit, il se répète à volonté. Je vais pleurer des milliers de fois, sans toi, en maudissant les insultes balancées sur mes sarcasmes d’amour. Je vais pleurer à chaudes larmes pour une étoile qui se meurt. Je vais pleurer de rire, si tu me dis oui comme on dit nom. Je vais pleurer pour le hasard des grandes choses qui affaiblissent nos gardes et nous encensent dans le vide. Je vais pleurer, peut-être, sur ton encolure en mouchant mes revers de bras. Je vais pleurer en pariant sur le Yearling et je gagnerai. Je vais pleurer sur toi, pays insolant, sur ta rengaine fougueuse qui fait maitres les taupes au son des bottes. Je vais pleurer comme une pisseuse dans les urnes et je brandirai les armes, la fleur à l’iris. Je vais pleurer car l’appendice me démange depuis le bal et que les rats ne sont jamais arrivés. Je vais pleurer, tellement c’est énorme et que la nature reprend ses droits. Je vais pleurer rouge sang et globules noirs mais je ne veux pas. Je vais pleurer car rien n’est dit dans le hochement des têtes tombées et que l’oubli s’en parjure. Je vais pleurer tout de suite, maintenant pour que les philanthropes payent la note salée. Je vais pleurer, ni vue, ni connue, en expirant mes fontes lacrymales car après tout, nous finirons tous, bien au sec.

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