Retour à Sébécourt

Depuis ma petite enfance, nous passions, mes parents, mon frère et moi, nos week-ends et vacances en Normandie. Des souvenirs... de bouses de vache, de tartes aux pommes, de cueillettes de mûres et noisettes, de grillades au feu de bois, de balades à vélo, de cache cache dans les champs de maïs, d'élagage et jardinage,  de ronces et rosiers qui piquent, d'orties qui brûlent, de vipères à éviter en été, de parties de tennis, de jeux multiples avec les voisins, de marchés colorés, de fou-rires dans la chambre des souris, de tournages de court-métrages remontent en pagaille. 

Nous avions une vraie chaumière normande, avec une cheminée, pas de chauffage, un jardin avec des pommiers, un cerisier, et un pin qui faisait décalé et que j'adorais.

Nous avons fini par vendre cette maison pour plein de raisons. La principale étant sans doute que sans mon père, cela n'était plus trop ça...  Et en ce gris matin de juillet, l'envie a surgi d'aller revoir ma Normandie, ses pâturages et ses prairies... Rien n'avait vraiment changé aux alentours, mais la chaumière n'était plus... Des ardoises avaient remplacé le chaume et son faîtage d'iris. Les herbes hautes... transformées en gazon anglais. L'allée sablonneuse s'était parée de graviers parfaitement ratissés. Le rosier de ma mère demeurait, mais des deux méduses (conifères plats que nous surnommions ainsi et que vous pouvez voir au premier plan), une seule avait survécu. La niche pour la voiture sur le toit avait été fermée, sans doute pour faire une chambre de plus ou une plus grande salle de bain...

C'était triste et impressionnant. Ce n'était plus chez nous définitivement... Avant de partir, le marché de Bernay et son célèbre boudin au calvados ! Chère Normandie, tu m'avais tant manqué... Promis je reviendrai te visiter...