Retrouvailles

emkael

Je suis son amant, elle est mariée... Nous nous retrouvons après une longue parenthèse...

Ce que je fais est mal. Ce qu'elle fait l'est encore plus. Ce que nous faisons est reprouvé par la morale et le serment du mariage. Mais la vertu attendra. Le parfum de la débauche occupe tout l'espace disponible dans cette petite Twingo et nous nous inquièterons des conséquences plus tard. Nos corps se cherchent, mes doigts glissent sur ses courbes et sa bouche redessine mon cou.

Elle m'a surprise par sa tenue. Ou plutôt son absence, car elle est entièrement nue sous son manteau. Geste audacieux en cette nuit hivernale mais qui ne laisse aucun doute sur ses intentions pour nos retrouvailles. Après ces quelques mois, je pensais qu'il nous faudrait un peu de temps avant de nous laisser de nouveau aller à nos jeux, mais j'étais bien naïf. On ne m'y reprendra plus.

Malgré l'envie impérieuse de la punir de sa coquinerie et la trousser tout de suite sur le capot, il fait quand même bien trop froid. Nos langues se séparent et nous quittons cet espace restreint pour rejoindre mon appartement. Le trajet est avalé rapidement mais sitôt dans l'immeuble, nos corps reprennent leur danse érotique.

Soudain, elle me repousse et plante son regard gris dans le mien. Je connais ce regard. Son tempérament habituellement timide et discret a laissé place à une prédatrice affamée et toute inhibition a disparu. Depuis son arrivée, nous n'avons échangé aucun mot depuis son arrivée. Pourquoi faire, après tout…

Elle agrippe ma ceinture et m'attire dans un coin peu éclairé du couloir, juste derrière l'ascenseur. Me poussant contre le mur, elle détache mon pantalon pour extirper son jouet de la soirée. Elle se baisse et l'engloutit sans attendre. Ses lèvres et sa langue agile me tirent quelques grognements et mes mains se crispent dans ses cheveux. Je pourrais lui indiquer la cadence à suivre, mais à quoi bon, elle est parfaite.

Elle veut me faire craquer le plus rapidement possible, me prouver que son talent dépasse le mien, mais je ne me laisserai pas avoir aussi facilement. Je suis prêt à lui rendre la pareille quand le bruit de la porte d'entrée nous stoppe dans notre élan.

Quelqu'un appelle l'ascenseur à quelques centimètres de nous. Il ou elle ne peut pas nous voir mais nous retenons notre souffle. Pourtant, la possibilité de nous faire surprendre donne des ailes à mon amante. Elle reprend son jeu de langue. Plus silencieusement, plus lentement mais toujours diablement exquis.

Pousser dans mes derniers retranchements, je tiens bon les quelques minutes nécessaire pour que notre compagnie se dissipe. Je me dégage doucement de la bouche avide de ma compagne et l'invite à se relever. Me rajustant rapidement, je l'entraîne vers l'ascenseur pour rejoindre mon appartement. Durant les  quatre étages de notre élévation, mes doigts s'agitent dans sa fournaise intime et je retiens sa tête contre mon torse pour étouffer ses gémissements.

Arrivé devant ma porte, elle est haletante et son regard a perdu un peu de son intensité pour se faire plus suppliant. J'ai repris l'avantage et je ne compte pas le perdre. Je la plaque contre la porte, m'agenouille et écarte ses cuisses pour lui infliger le même traitement que moi un peu plus tôt. Le résultat ne tarde pas. Un gémissement sourd, son corps entier qui se tend et un flot de cyprine dans ma bouche m'indique ma victoire pour cette première bataille.

En me relevant, je lui mordille un sein, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Elle me souffle alors un mot à l'oreille : « encore… ».

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