Rêve

mathieub

Un joli rêve de Toi, mon empêchée.

Je dors.

Comme la divine Marilyn, je ne porte pour cela que du n°5 de Chanel, le n°5 de Chanel en moins.

Je suis allongé sur le ventre, les bras croisés sous mon oreiller, la tête tournée vers la gauche. Je dors bien, calmement, sans agitation ni rêve. Il fait doux, le drap me recouvre des genoux à la ceinture.

Je vois bien que je ne suis pas chez moi. Je ne connais pas le lit, même s'il est aussi bon que le mien. Je ne connais pas non plus le calme de cette chambre, mais je m'y sens bien. Aucune angoisse, aucun stress d'être dans une chambre inconnue. Je suis bien. Les persiennes de la fenêtre entr'ouverte laissent passer un très léger filet d'air, et une pénombre bienveillante.

Je suis seul dans ce grand lit. La chambre ressemble à ces grandes chambres de demeures tropicales, avec un plancher en bois très foncé, des murs crème et beaucoup d'espace. En tendant l'oreille, j'entends le bruissement de la brise dans les feuilles des nombreux arbres environnants, quelques grenouilles chantent au loin, l'ambiance est à la douceur.

Je dors.

Je sens plus que je ne l'entends un mouvement dans la chambre. Quelqu'un entre, des pas furtifs sur le plancher, puis du mouvement sur le matelas. Je sais parfaitement qui est la personne qui se faufile sur mon lit. Je l'ai reconnue à son parfum. Je l'ai reconnue à l'odeur de sa peau. Cette senteur si particulière qui me hante depuis des années, des décennies… C'est toi.

Je dors.

Tu restes silencieuse. Tu effleures mes jambes du bout de tes doigts graciles, c'est doux, de légers frissons me parcourent. Je ne bouge pas, même si je sens qu'un léger sourire se dessine sur mon visage. Tes doigts se promènent sur mes pieds, mes jambes, tu t'attardes sur les creux poplités avant de remonter le drap pour découvrir mes cuisses. La caresse de tes doigts si fins sur l'intérieur de mes cuisses est si agréable que garder mon immobilité relève de l'exploit. Je sens et j'entends le drap tomber au sol. Tes doigts caressent mes fesses, tes ongles courts se plantent dans la chair et glissent avec une lenteur insupportable, douce griffure éveillant une faim aussi animale qu'ancestrale dans le creux de mes reins.

Tes doigts disparaissent subitement, ma peau toute entière cherche leur contact. Je sens plus que je n'entends ton corps bouger avec lenteur à côté du mien. Puis une tiédeur subite sur ma nuque sans la chaleur d'un contact. Ton souffle. Ton souffle sur ma nuque. Je sens tes mains appuyées de chaque côté de mon corps. Je n'ouvre toujours pas les yeux. Te laisser t'amuser avec mes sensations est si bon. Et puis le contact. Quelque chose caresse mon dos. Quelque chose de chaud, lourd et doux caresse mon dos avec une lenteur calculée. Il me faut quelques secondes pour identifier l'origine de ce contact. Tes seins. Tu caresses mon dos avec tes seins.

Tes seins se promènent sur mon dos, tantôt m'effleurant de leur téton durci de désir, tantôt s'écrasant de tout leur poids dans une somptueuse brûlure. Leur ballet dure un temps indéterminé que je voudrai infini. Puis, je sens tes cheveux sur ma joue, et tes dents espiègles viennent mordiller mon oreille tandis que tes seins filous s'écrasent sur mes épaules. Dans un souffle à peine audible, tu me demandes de m'allonger sur le dos, en gardant les yeux fermés.

Damned ! Je suis pris, tu sais que je ne dors plus.

Tu t'écartes de moi juste assez pour que je puisse me retourner. J'allonge les bras le long de mon corps. Ton immobilité est insupportable, mais je respecte ta demande et garde les yeux fermés. Mon attente est récompensée par une caresse d'une infinie douceur sur ma poitrine et mon visage. Tes cheveux ! Tu balaies mon corps de tes cheveux. La sensation est divine. Tu parsèmes tes caresses de petits baisers par ici, de petits coups de langue par là, tes seins filous sont aussi de la partie. Une caresse sur la plante de mon pied droit me surprend, un coup de dent sur ma rotule gauche me fait sursauter, un coup de langue appuyé sur mon sexe dans une érection presque douloureuse me fait presque oublier de garder les yeux fermés. Ta main se pose sur la mienne et la guide vers ton sein. Ta bouche vient se coller à la mienne, tu écartes mes lèvres et ta langue vient chercher la mienne dans un baiser d'une fougue inaccoutumée. Tu guides ma deuxième main jusqu'à son sexe brûlant de désir. Ta main ne lâche la mienne que lorsque mes doigts sont placés exactement où ils te donnent le maximum de plaisir. Mes deux mains sont occupées, les tiennes sont libres. De celle qui guida et maintint la mienne sur ton sein tu empoignes mon sexe avec force, de l'autre tu caresses mon visage puis glisse dans ma bouche deux doigts poisseux de toi.

Quelques instants suffisent à faire monter en nous un désir animal de l'autre.

Tiens, j'ai ouvert les yeux..

Ton regard voilé de désir accroche le mien pour ne plus le quitter. Ta main empoignant toujours mon sexe le dirige vers le tien. A califourchon sur moi, tu te laisse tomber de tout ton poids dans un geste d'une rare violence sur mon sexe qui te pénètre entièrement. Tes mains claquent simultanément sur ma poitrine, tes ongles se plantent dans la chair dans un éclair de douleur. Mon corps se cambre, dans une volonté de pénétrer plus profondément encore en toi. Mes mains plaquées sur tes seins viennent agripper tes hanches pour accompagner les coups de boutoir de ton corps sur le mien.

La brutalité de tes mouvements n'a d'égale que la violence de ton orgasme. Tes yeux se révulsent, ta bouche s'ouvre démesurément dans un hurlement silencieux, ton corps tout entier se contracte, tes mains labourent ma poitrine, la contraction brutale de ton sexe déclenche ma jouissance.

Tu t‘écroules sur moi, nos deux corps ruisselants, essoufflés, enfiévrés sont comme collés l'un à l'autre, en symbiose amoureuse. Ton corps se détend progressivement. Tu souris, j'embrasse tes paupières, ton nez, tes lèvres.

- Bonjour mon tout beau.

- Bonjour ma toute belle.

Voilà une journée qui commence bien…


Et soudain le réveil sonne.

Je me réveille avec un grand sourire. Quel rêve magnifique. Il faut que je te le raconte…




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