Revennuit

L'espoir est un char de nacre et de vermeil,

et alors que les sombres chevaux d’Éole

de leur fougueux sabots frappaient le sol

Les bras de Morphée m'ouvraient les pays des merveilles.

Sous la voûte étoilée du palais d'ivoire

Dansaient milles lueurs et milles utopies

C'était un grand lac de voiles noirs

Y dormait d'azur diamant et des lapis

tiares éphémères des dryades antiques

qui faisaient résonner leurs chants épiques

Contre le marbre gris de la voûte.

Des chérubins étendus sur les nénuphars

Lorgnaient les corps qu'on envoûte

Par des vapeurs odorantes et des toxiques rares

 Tandis que le clapotis de la mer s'abreuvait

Des topazes tentures de soie

qui se balançaient le long des balcons niçois

d'où les plus jeunes nymphes essayaient de rêver

Les larmes du vent soulevaient les soupirs

des squelettes célèbres qui tardent à pourrir

et dont les vivants s'obstinent à garder la trace

pour la gloire hypocrite de leur race.

Dans les bras de l'aurore, le zéphyr

promenait sur les décombres sa voix de ténor

et déjà, l'Orgie s'ennuyait,

ne savant que faire pour égayer

l'imagination songeuse du poète

qui se délectait de la fête

du haut de ses chimères.