Rêves

C'est la mer, c'est l'océan brumeux qui nous emportent dans des rêves toujours plus beaux, ma bonne fée les connaît déjà ces rêves, c'est elle qui me les envoie, qui me les souffle comme le souffleur au théâtre. Je vous laisse imaginer le décor, limpide, aérien, quasi nu sous un soleil qui sourie. ça ressemble à une carte postale de vacances géante, un méga dessin d'enfant épuré, un mercredi de printemps éternel avec des personnages amis, mais qui sont-ils? L'un d'eux ressemble à ma mère, jeune, à la fleur de l'âge, belle silhouette élégamment assise sur un gros rocher, à côté d'elle une femme, une autre fleur, une princesse peut-être. Au loin on entend la mer ou l'océan brumeux doublé du chant strident d'un oiseau bleu, la sonnette en fait de ma maison. J'ouvre les yeux, la tête pleine d'une drôle de vapeur épaisse qui se dissipe peu à peu. Me lever, affronter la réalité dans un autre décor, la rue à travers la fenêtre semble bien grise. Regrettant mon rêve et le printemps, je prends mon cartable où je cache à l'intérieur, une carte des dernières vacances et une petite boîte remplie de sable. ça sent la mer, l'océan et sa brume humide, c'est la pluie qui tombe sur mon nez rouge. Je suis le personnage au nez rouge, le clown de service qui évolue avec sa grosse fleur qui pleure quand on s'approche. Mon maquillage se brouille sous les gouttes d'eau du ciel, mon sourire devient triste, mais s'illumine soudain à la vue de l'école et de ses écoliers. Sur le grand mur du bâtiment, un décor de théâtre, limpide, aérien, quasi nu sous un soleil qui sourie. On entre dans la classe, l'instituteur nous annonce:

"Nous finirons la fresque de l'école quand il fera soleil. Comment la voyez-vous?"

Comme un rêve et des rêveurs avec le souffleur qui leur souffle le chant de la paix et de l'espoir.