Rien ne s'éfface
Jacinthe
Toute cette semaine, une lugubre sensation d'attendre d'être guillotiné ne m'a pas quitté. Pas une micro seconde. J'avais constamment cette boule au ventre. Elle m'envahissait au point de finir paralyser par moment. Je me suis interdit de te retenir. Non pas que je n'en avais pas envie, mais je te le devais. Et pourtant, je n'ai toujours pas réalisé...
J'ai retenu toutes mes promesses. Que nous deux seront au sommet. Que je panserais tes blessures. Que je te répéterais à quel point je t'aime. Suffisamment pour que tu ne l'oublies pas et que tu n'en aies pas le temps. Qu'un jour, ce "nous" tant désiré se reformera tel un roc uni. Qu'un jour, je viendrai te chercher. Qu'un jour, je te présenterai au monde entier comme étant mienne. Oui, toutes ces promesses étaient présentes. Elles sont restées à lisière de ma bouche, prêtes à être dites. Mais je me suis-tu. Je te le devais après tout ce qui s'était passé, je ne pouvais pas t'infliger ces balivernes.
Ça me fait un mal de chien, mais ces mots ont été dévoilés. On ne revient pas sur ses paroles. J'ai avancé à contre cœur, mais pas à contre-sens. Chaque jour passé, je relisais tes messages. Recommencer. Recommencer. Encore et encore. Cherchant l'erreur. Là où j'ai fauté. Là où j'ai marqué le début de la fin. À chaque fois, j'avais toujours cette sordide conclusion. Elle ne me quitte pas. Elle me tient en haleine. Me torpille l'esprit. Des questions. Des vagues de questions par millier balayant mes convictions. C'est mon leitmotiv pour réprimer ce besoin te retenir à moi.
Je me trouve spécialement lamentable. J'ai beau jouer les insensibles. Ce « à quitté la ville » me frappe de pleins fouet. Il me foudroie le cœur. T'es partie. Ce n'est pas une blague. T'es partie. Pour de vrai. Tu m'as laissé. On est quitte en y repensant. Je t'ai tourné le dos. Poussé dans les bras d'un inconnu. Ou du moins, le futur. Parce que c'est le mieux qui puisse t'arriver. Parce que tu as droit à une vraie vie. À un peu de répit. Et droit au bonheur surtout.
Je n'ai pas pleuré. Un homme ne pleure pas. J'ai serré les poings et j'ai encaissé le coup. Je ne peux pas, je ne veux pas réapprendre à avancer sans toi. Ces 6 derniers mois ont été bien trop durs. Un calvaire, un enfer interminable. Je ne veux pas le revivre. Je ne voulais pas. Je ne veux pas de nouvelles équations. Je te veux ardemment. Voulais. Pourquoi ? Pourquoi tu m'as toujours déstabilisé ? Pourquoi j'ai cru en ces jours meilleurs ? Pourquoi, j'ai cru en nous ? Pourquoi t'ai-je apporté de l'espoir ?
Rien ne s'efface.
C'est bien là le problème. Orgueil, Vengeance, Déception, Fierté. Rien de tout ça. Je suis juste inapte. Inapte à t'offrir une vie de princesse. Celle que je veux pour toi. Voulais. Inapte à te garder près de moi. À te faire rêver en gardant les pieds sur terre. Certains diront de te retrouver. Mais je ne suis qu'un simple cadeau empoissonné. Qui a trop gâché ta vie. Ruiner tes espérances. Aussi instable qu'une boussole. Plus d'un an et on a atteint l'inévitable, à se faire mal mutuellement, à s'aimer à la haine. De vrais explosifs.
Mon plus grand regret est d'être revenu, comme si une rose à la bouche, un tango et des excuses auront fait l'affaire. Je regrette d'avoir espéré. D'avoir foncé tête baissée. De m'être galvanisé d'un avenir inexistant, une réelle utopie. Je regrette d'avoir détruit ton équation. D'être venu comme un bulldozer.
Une chose : je ne regrette rien de tous nos moments. Au contraire, des moments de purs délices, des fous rires, de la casse, des mots durs, mais un amour unique. Je ne regrette pas de t'aimer, j'en suis fier. Cela prouve que je ne suis pas qu'une simple enveloppe charnelle. Je ne regrette pas de te foutre partout dans ma vie. Cela m'a permis de me fixer un but.
J'ai exigé de toi ce que je n'ai pas su faire moi-même, alors, reconstruis-toi, sois heureuse et ne regardes pas en arrière. Ne pense pas à moi et fais ta route. Si tu reviens, tu te prendras une tornade des mots les plus infâmes. Je t'interdis de revenir. Je te l'interdis. Ne reviens jamais mon amour. Ne cède jamais. Hais-moi jusqu'au plus profond de toi. Ressasse nos pires souvenirs. Détruis tout de moi. Fais ce que je n'ai jamais pu faire.
Mon premier jour sans toi.
C'est une douleur silencieuse qui se répand en moi tel un virus s'accrochant tristement à tes mots. Tu es ma constante dans l'équation. Même si cela fait zéro, tu seras toujours là.
j'ai beaucoup aimé le lire, merci à Frédéric de me l'avoir fait connaitre! bravo c'est un joli texte plein d'émotions
· Il y a presque 10 ans ·mylou32
Merci beaucoup à toi et à Frédéric ^////^
· Il y a presque 10 ans ·Jacinthe
Il y a une maturité incroyable dans le style et dans les formulations. Il y a cette capacité, rare, à se projeter dans l'autre, dans sa parole, dans sa psyché... Surtout quand l'autre c'est l'autre sexe.
· Il y a presque 10 ans ·Un très beau travail, plein de sensibilité!
Frédéric Clément
Pour ma maturité, on peut dire que mon enfance c'est achevée brutalement, et que, par conséquent, ma maturité s'est "développé"... Un peu trop peut-être!
· Il y a presque 10 ans ·Merci beaucoup ^^
Jacinthe
L'auteur, 14 ans ???? je n'y crois pas ...vraiment pas ....
· Il y a presque 10 ans ·akhesa
Et pourtant ... J'ai bien quatorze ans!
· Il y a presque 10 ans ·Merci de m'avoir lue ^^
Jacinthe
Alors tout simplement Bravo !
· Il y a presque 10 ans ·Beaucoup d'auteurs "adultes" devraient vous lire et en prendre de la graine ...
akhesa
Merci beaucoup ^^
· Il y a presque 10 ans ·Jacinthe