Rien que le vide.

Le vide s'empare d'elle doucement. Seule sur sa barque, elle panique. Sous elle, l'océan qui s'étale. Sur elle, le ciel qui s'étend. Tout n'est qu'azur. Elle aimerait que les nuages gâchent l'eau limpide et que l'écume s'empare du firmament. Pourquoi la tempête ne vient-elle pas ? Sur son navire, elle rêve de vagues qui lui frappent le visage et de cotons noirs qui invitent la pluie. Elle a peur. Le bleu est trop immense pour elle et bien trop beau. Elle se sent laide et inutile, bonne qu'à salir la magnificence du rien. Ses sanglots mouillent ses genoux dans lesquels elle a enfoui son visage. Les yeux fermés, elle essaye de ne plus rien voir, de ne rien ressentir. Mais, elle n'a plus de repère. Si elle tend sa main, elle n'attrape que du vent. Alors, elle hurle. Dans l'espoir que son cris prenne la forme du chaos, dans l'espoir qu'une note assez haute arrive à faire basculer le calme étouffant. Elle s'invente une forme composée de traits acidulés et emmêlés, s'aventure à ouvrir les iris pour les placer sur l'horizon. Mais rien n'y fait. Le vide est là pour la tuer.