Rio Baril, Florent Marchet (2007)

Laurent Cailly

Original format cinématique pour l’histoire en musique d’une lente dérive schizophrénique . Bienvenue à Rio Baril !

Lieu : Dans un bourg de la France profonde fleurant bon la torpeur et l'ennui. 

Pitch : Tranche de vie (de 12 à 35 ans) d'un garçon plus ou moins ordinaire. Ses frustrations et ses désillusions successives, dans un environnement peu épanouissant, le conduiront à un inexorable et tragique chavirage. 

Teaser : Abruti par un destin médiocre au sein d'une famille abhorrée, dans le cadre démoralisant d'une petite ville de province sans aucun intérêt, le héros cherche à échapper à un avenir sans relief ponctué de blessures intimes. Espoirs déçus, amours stériles, rêves inaccessibles, il souffre de vieillir pour rien. Il craque…C'est la déprime, les cachets…et puis, bien entendu, le drame …et ses conséquences qui réveilleront la population, dans une explosion de médisance et de mesquinerie ordinaires. 

Conducteur : De la trentaine de situations dramatiques décrites comme les incontournables ingrédients d'un scénario ( sauver, implorer, être traqué, détruire, posséder, révolte, audace, enlèvement, énigme, conquête, haine, rivalité, folie, imprudence fatale, envie de tuer, sacrifice, amours contrariés, jalousie, désespoir, remords, retrouvailles, déshonneur d'un être aimé, vengeance, deuil…) peu ne sont ici présentes . 

Bande son : Splendide mise en musique des propos du narrateur, riche et subtile, qui donne à l'ensemble un style indéniable. Des magnifiques enluminures de l'orchestre philharmonique de Sofia aux accents d'une fanfare inconnue, du piano timide aux guitares sixties, de la country-western au talk-over (on entend Katerine et Dominique A sur un morceau ou deux) : une épatante variété de couleurs illumine cette œuvre qu'il n'est pas saugrenu de qualifier de «très chabrolienne ». 

Notre avis : Il y avait très longtemps qu'on n'avait pas entendu un concept-album aussi réussi ! 

Bonus : Les paragraphes coupés au montage…

« …cette guitare alanguie, ces sifflets au lointain, ces cuivres épars, ces accents d'orchestre : c'est typiquement un décor à la Ennio Morricone qui est d'entrée planté… »

« …on est vite interpellé par un timbre de voix familier, un peu traînant … Alain Souchon ?…Oui, c'est pas croyable comme la voix de Florent Marchet ressemble à celle d'Alain Souchon ! … » 

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