RIP

veroniquethery

Il écoute Philip Glass. En boucle. Glassworks. Ça va bien avec son humeur. En mode mineur.

Ça va bien avec ses battements de cœur, qui accélèrent et ralentissent au gré de ses idées noires.

Il s'accroche depuis longtemps à ses espoirs perdus. Decrescendo en solo.

Il a perdu le rythme, quand ils lui ont fait comprendre que bientôt, il jouerait un autre solo.

Il s'est donné, pourtant, pendant des années. Jour après jour. Parce qu'il y croyait.

Mais, c'est fini. Il est sur la touche.

Il n'est plus dans le tempo. Aujourd'hui, on lui a encore dit. Le même refrain.

Il s'est bercé d'illusions en y allant chaque matin, en y croyant. C'était pas qu 'un gagne-pain.

Il l'a jouée sa partition avec passion.

Ils ne comprennent même pas sa peine. Eux sont à l'unisson. Lui muré dans son silence.

Il se plaint de quoi ?

C'est vrai qu'il y croyait.

Il avait les clefs qui ouvraient, devant leurs yeux écarquillés, les portes des mots.

Il avait les clefs des légendes et il aimait voir leurs regards émerveillés, quand il les emmenait sur les traces d'Ulysse ou bien d'Enée.

Il avait… Il avait…

Désormais, il était réformé.

Alors, il écoute Philip Glass. Glassworks. Decrescendo.


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