Rob Ford et Booba : quand deux irresponsabilités se rencontrent
sumarier
La double interview mensuelle nous emmène cette fois-ci dans la ville refuge des riches retraités américains, Miami. Rob Ford, maire tumultueux de Toronto, a accepté de rencontrer le « boss du rap game » chez lui, entre deux affaires d'atteinte aux bonnes mœurs.
Alors Rob, le climat de la Floride vous réussit-il ?
Rob : C'est clair que ça change de l'hiver canadien. Mais ça ne m'arrange pas forcément parce qu'avec un soleil comme ça, on serait tenté de fumer son crack à l'extérieur et point de vue discrétion...
Booba : Sisi !
Rob : Juste pour dire qu'il faut rester discret sur ses éventuelles frasques.
Sur ce point, on ne peut pas vraiment dire que ce soit une réussite...
Rob : Nombreuses erreurs de calcul en effet. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Encore aujourd'hui, je ne peux pas arrêter de boire en public, c'est une vraie drogue.
Booba : T'as vu, moi j'ai pas peur de parler de mon vécu dans mes albums même s'il est hardcore. Les jeunes font des pompes dans leurs chambres et vendent de la drogue dans la rue pour me ressembler... Euh... wesh morray, tu fais quoi là ? (Rob est en train de rouler un joint, ndlr). T'as laissé ton respect au pôle Nord ou quoi ? On est chez wam ici.
Rob : Écoute Bambi, je sais que tu es quelqu'un d'important. Le journaliste m'a expliqué qu'en France, tu étais duc. Mais là je viens de me coltiner plus de trois heures de vol sans compter l'attente et le stress à la douane, alors tu vas me laisser me détendre.
J'ai l'impression qu'il y a comme un début de clash. Ça te connaît Booba ?
Booba : Ça se passe comme ça dans le rap game ma gueule. Faut être prêt à dégainer n'importe quand. Pas plus tard qu'hier... mais putain, me mets pas ta fumée dans l'œil, ça pique wesh.
Rob : Sorry dude ! J'ai pas fait attention, franchement.
Booba : Me traite pas de dude ! Faut pas qu'il me parle comme ça le gros là.
Ta vie à Miami ne t'a pas familiarisé avec l'anglais ?
Booba : Moi je croyais qu'ils parlaient espagnol ici avant de m'installer. Alors je m'adapte tu vois. La semaine dernière, j'ai réussi à commander dans un domac sans l'aide de tous mes négros. Je suis allé à la borne automatique, on pouvait choisir la langue, t'as vu.
Rob : Sinon t'as le Québec pas loin de chez moi, il me semble qu'il parle ta langue ou un truc qui y ressemble. Présente-toi à la mairie de Montréal, sait-on jamais.
Booba : J'y connais rien à la politique. Je sais juste que François peut aller niquer sa reum'zer. Toi aussi d'ailleurs !
Rob : On m'a accusé de beaucoup de choses mais certainement pas d'inceste.
À vous voir tous les deux, on sent comme un blocage. Finalement, la vulgarité de Booba ne peut fonctionner sans la bienséance des milieux à hautes responsabilités aussi hypocrite soit-elle. Ici, le comportement subversif de Rob décontenance la position habituelle de Booba. Qu'en pensez-vous ?
Booba : Ta gueule.
Rob :(rires) Désolé, j'ai bloqué quand t'as dit « blocage ».