Romagnas du Mont Davis / Chapitre 1

Kris T.L

Romagnas du Mont Davis / KRIS T.L 

Profitez des cinq premiers chapitres en ligne sur WeLoveWords.

Edition :  Lulu.com

4ème de couverture :

Grégory Cummings, 27 ans, psy à Toronto, analyste en Morpho Gestuelle auprès de la GRC ( Gendarmerie Royale Canadienne) va être conduit à la frontière du Mexique pour retrouver sa sœur disparue depuis plus de trois mois.

Lisy O'Brian, gynécologue à El paso se trouve être la dernière à avoir vu Tess Cummings.

Leur destin va se retrouver lié au delà de ce qu'ils auraient pu imaginer.

Un médaillon, une comptine, des fleurs... Quel est donc ce secret qui les enchaîne à jamais ?

Que vont-ils découvrir au bout de cette route ?

Déchireront-ils ce voile obscur qui plane sur eux depuis plus de 17 ans ?

 

Je vous souhaite à tous un bon moment en ma compagnie...


AVERTISSEMENT

Ceci est un roman.

Ses personnages sont de pure invention.

Lorsqu'il est fait allusion à des personnages, des organismes ou des manifestations ayant réellement existé, c'est simplement pour mieux intégrer l'action dans la réalité historique.

 

Copyrigth © 2011- KRIS-T.L All rights reserved.


 

Chapitre Premier

 

— Mademoiselle, je vais vous demander de quitter mon bureau.

— Pardon ?

— Je suis navré de constater qu'une aussi jeune et jolie jeune femme que vous puisse s’adonner à de si viles pratiques.

— Mais !

— Je vous donne cinq minutes pour quitter les lieux, sinon j'appelle la sécurité.

La sécurité ? Était-il complètement fou ? Que devais-je dire pour qu'il me laisse le temps de m'expliquer ? J'étais abasourdie, j'avais traversé les États-Unis afin de rencontrer cet homme, certes je ne m'attendais pas à ce que l'on me déroule le tapis rouge, mais quand même !

— Monsieur Cummings, j'ai vraiment besoin de vous.

Il se tenait debout devant moi, les poings serrés, la mâchoire crispée, sa tignasse châtain-foncé hirsute. Ses magnifiques yeux bleus, qui m'avaient tant séduite lorsque j'étais rentrée dans son bureau, étaient à présent couleur encre, il respirait la colère. Il me détaillait de la tête aux pieds, évaluant mes gestes, scrutant le moindre de mes mouvements.

— Besoin de moi, c'est bien ça ? Très bien, dites-moi combien voulez-vous ?

— Quoi ?

— Dites-moi votre prix et qu'on en finisse.

— Je ne suis pas ici pour votre argent, répondis-je avec stupéfaction. Je gagne parfaitement bien ma vie.

— Que faites-vous ? m’interrogea-t-il tout à coup intéressé.

— Quoi ?

— Votre travail.

— Oh ! Gynécologue à El Paso.

— Vous venez du Texas ?

— Oui.

— Lesbienne ? demanda-t-il en arquant un sourcil.

— Non ! Mais pour qui vous vous prenez ? rétorquai-je complètement choquée. Disait-il cela pour me déstabiliser ?

— Eh bien disons que j'ai une opinion très précise sur une femme qui aime toucher une autre femme.

— Écoutez, je me fous de votre avis et je ne vois pas en quoi le fait d'en savoir plus sur ma sexualité va vous aider ?

— Disons qu'en ce qui me concerne je n'ai qu'une seule question.

— Très bien, posez là !

— Est-ce que vous et votre copine êtes libres ce soir ?

Moi et ma copine ?

J'étais là, stupéfaite devant cet homme acerbe, auto-suffisant, dominant son monde, mais magnifiquement beau dans son costume Hugo Boss et son sourire en coin.

Il n'avait apparemment pas besoin de mon aide, si ce n'est pour réaliser un foutu fantasme. Je secouais la tête pour m'enlever les images de lui, moi et Ally... «Non pas Ally». Pourquoi fallait-il que je pense à ma coloc d'université ?

— Écoutez, si je suis là c'est parce que j'ai des informations capitales sur votre sœur.

— Ma sœur ? Ma petite sœur Tess ?

Son ton devint mélodramatique, il posa sa main sur son cœur comme s'il était en train de jouer une pièce de théâtre.

— Oh, laissez-moi deviner... Mmm... ajouta-t-il en faisant semblant de réfléchir. Je suis sûr que vous l'avez vue se faire enlever par des extra-terrestres ?

— Quoi ? Êtes-vous dingue ?

J'avais l'impression de me retrouver devant Cal Lightman dans « Lie to me », toutefois, même si j'aimais cette série et ce personnage, le fait d'avoir sa pâle imitation en face de moi n'était pas une expérience des plus agréables.

— Avez-vous idée du nombre de personnes qui sont venues nous voir dans ce bureau ces trois derniers mois ? Toutes ces personnes ont juré qu'elles savaient où se trouvait ma sœur.

Il passa derrière son bureau présidentiel. L'alliance bois, verre et cuir conférait à ce bureau une ligne à la fois classique et moderne. Plaçant ses deux mains à plat, il se pencha en avant pour mieux me destabiliser. Il en imposait et le faisait sciemment.

— Écoutez : la GRC est sur l'affaire, alors si vous avez quelque chose à dire je vous conseille de rentrer en contact avec eux et de demander l'officier Mc Logan.

— La GRC ?

— Gendarmerie Royale du Canada.

— Oh !

— En ce qui me concerne je n'ai plus rien à vous dire... Enfin... à moins que ma proposition vous intéresse... Il releva un sourcil et laissa sa phrase en suspens.

Wow ! Était-il réellement sérieux pour une nuit torride ? Lui, moi, Ally ? Non !

— Non mais quel con ! marmonnai-je pour moi-même.

Parle pour toi, une nuit avec lui ne se refuse pas, hurlait ma conscience.

J'avais trouvé quelques articles le concernant sur le net. Il était décrit comme quelqu'un de brillant, intelligent, séduisant et surtout célibataire. Ils avaient toutefois oublié de mentionner : con, prétentieux et buté.

— Pardon ? contournant le bureau, il vint se placer derrière moi.

— Non rien, effectivement je crois qu'il vaut mieux que je me débrouille toute seule, bafouillai-je alors que sa promiscuité me perturbait.

— Dommage, chuchota-t-il d'une voix suave dans le creux de mon oreille.

— Je ne suis pas venue ici pour ça, murmurai-je à bout de souffle, comprenant très bien à quoi il faisait allusion.

— Très bien, dans ce cas je vous dis au revoir Miss O'Brian du Texas.

Il planta ses dents dans sa lèvre inférieure, puis secouant la tête de gauche à droite il fit demi-tour et s'en alla ouvrir la porte de son bureau. Je restai plantée là au milieu de cette pièce, les yeux fermés, le cœur battant, complètement déroutée.

— Vous avez changé d'avis ? murmura-t-il d'une voix rauque voyant que je ne bougeais pas.

Je lui tournais le dos, mais malgré ça je pouvais sentir son regard détailler chaque courbe de mon corps, c'était un regard lourd, sans gêne, à la limite de l'indécence.

— Non ! dis-je dans un sursaut de lucidité.

— Alors dans ce cas Miss O'Brian, la sortie est par là.

Il fit un geste de la main, me sommant de vider les lieux. À quoi bon discuter, cet homme était certes d'une beauté à damner un saint, mais il était aussi d'une arrogance à vous faire vomir.

Va au diable Cummings !

Alors que je passais le seuil de son bureau mes yeux se posèrent sur la petite plaque métallique apposée sur sa porte. Psychologue et analyste dans la morpho gestuelle et du non verbal.

Spécialiste de mes fesses oui ! pensai-je en reniflant.

— Quelque chose à rajouter Miss O'Brian ?

Il me lança un regard peu amène, son ton avait changé, il était dur et sans appel.

— Absolument... dis-je sur le point de lui expliquer le fond de ma pensée. Mais au moment même où j'allais ouvrir la bouche, je fus comme hypnotisée par la lueur de tristesse qui brillait dans ses yeux. ...Rien, finis-je pas ajouter en baissant les miens.

Pas la peine de vous fatiguer, je connais le chemin.

J'étais en train d'attendre devant les portes closes de cette cage d'ascenseur quand mes doigts s'attardèrent nerveusement sur le pendentif que je portais autour du cou.

— Oh... le médaillon !

J'avais trouvé ce pendentif en or en forme de cœur, serti de trois pierres précieuses accroché à son lit, elle devait l'avoir perdu, aussi je l'avais récupéré afin de pouvoir le lui rendre. Sans rien dire je basculai mes cheveux sur le côté pour en détacher plus aisément le fermoir.

En même temps que je rentrais dans la cabine et que j'appuyais sur le bouton Parking visiteur, je tendis ma main vers lui.

— J'ai trouvé ce bijou, je crois qu'il lui appartient.

Instinctivement il avança sa main, mais lorsque nos doigts rentrèrent en contact, je sentis comme une décharge et mon sang se mit à pulser dangereusement vers mes tempes. Toutefois, avant même que je n'ai eu le temps de rajouter un mot, les portes de l'ascenseur se refermèrent sur moi.

— Comment avez-vous eu...? furent les seuls mots que j'entendis avant que l'ascenseur ne m'emmène dans les profondeurs de ce bâtiment qu'était le «Bay Adélaïde Center».

Une descente vertigineuse de deux cent dix-huit mètres en quelques secondes seulement. Je pensai tout à coup à ce film tourné ici même l'année dernière «Devil» de Shyamalan et cela me fit frissonner d'effroi.

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