S#lopes
Möly
Se faire traiter de pute est devenue banale
Et quand t'es féministe, tu en fais tout un drame
T'as même pas le choix d'être juste une femme,
T'es une maman, une salope, une soeur;
Au mieux une meilleure amie,
Au pire une fille qu'on baise et qu'on oublie
On ne peut pas juste être un être humain,
Sur qui on a pas la main mise...
Sur le cul ou sur la bouche;
Quand un type dans le métro, prétexte l'heure de pointe
Pour s'excuser de sa main qui te touche et de son sexe qui pointe
Tu as le feu aux joues, tu serais prête à mettre en joue
Mais tu recules, échec et mat, et son regard bascule
Dans le décoletté mat dessiné par ton chemisier, il a le feu
Mais pas aux joues et tu voudrais lui mettre des coups
Tu baisses les yeux, tu te décales, mais il se cale
Derrière ton dos, et tu ne sens plus que son souffle dans ton cou.
Les portes s'ouvrent, ta bouche est close, et en sortant il ose
Une dernière tentative, tu t'esquives, mais il ne se prive pas
Pour passer ses doigts le long de tes fesses sous le regard amusé
D'un groupe de gens lâches, d'une femme choquée qui n'a pas bougé,
D'un mec gêné qui tourne la tête;
Et rentrée chez toi, cette scène s'entête dans ta tête.
Cette scène tu la connais, elle se répète, jamais ne s'arrête
Spectacle qui traverse les siècles, encore d'actualité
On parle pourtant de corps et de brutalité,
D'un non accord avec avec une inintéressée;
Mais ce spectacle reste mieux répété; et ses acteurs toujours mieux entraînés
Pour performer à déformer subtilité et séduction;
Et comme seule action, pour lutter contre ces actes sans entract
De la prévention bidon;
des lois contre des faits, dont leur mauvaise foi se défait;
Pas de preuves, pas de témoins, t'es moins que rien dans ces affaires
Rien de moins qu'une déposition contre qui faire opposition.
Quand un garçon sous la pression de ses pulsions
Saute une nana sans demander sa permission,
Il n'a droit qu'à une somation et une jolie déclaration
Des forces de l'ordre qui prennent sa déposition
"Si son plumage ne se rapportait pas à son ramage,
Il n'y aurait pas eu un seul dommage"
Dans les pages du journal local, c'est même plus un scandale;
Une fille se fait violer mais allons droit au but,
Si elle avait choisi de porter un fute, et pas une mini jupe
Le mâle en rûte aurait passé son chemin sans vouloir balader sa main
Sous les vêtements, dans les dessous de la jeune femme.
Laissée en larmes et pour seule arme ce grand vacarme
Qui l'a mise sans dessus dessous;
Un dégoût des gars,
Et par dessus tout, des dégâts sans nom
Alors qu'elle lui avait dit non!
Quand est-ce qu'on finira par faire entendre,
que toute personne a le droit d'apprendre
Que les chemins de l'école ne sont pas le monopole d'un tas de testostérones;
Qu'on ne peut pas continuer à cautionner, que des gamines servent de cautions
A des familles dans la misère; jeunes filles qu'on marie sans demander leur avis
A vie elles vivent au crochet d'un mari, dont la dot donnée aux parents
Sert de carottes pour les doter de menottes et faire taire leur révolte.
Nous ne sommes pas qu'un sexe qu'on s'acharne à diminuer,
Nous ne sommes pas le mauvais genre qu'il faut mettre de côté,
Pas des garçons manqués, pâle copie ratée du sexe à ériger
Nous sommes des êtres plus humaines qu'humains, des Femmes avec un grand F
Parmi les Hommes avec un grand H.
Confrontées à l'acharnement lâche d'un tas de types nourri à la virilité;
Confrontées à des religions mysogines qui imposent leur régime sec
En occident, les régimes te proposent de manger du vent pour être dans le vent;
De l'autre côté de la terre, c'est de la misère qu'on l'on vend sur les marchés
Hiver comme été.
Des femmes qu'on couvre de trop, coupables d'être née au féminin.
Des femmes qu'on découvre de trop, corps esclaves pour plaisirs malsains.
Et je n'ai même pas idée,
Occidentale que je suis, provinciale sans ennuis;
De ce qui doit réellement se tramer à tous les points du globe,
Comment imaginer un drame juste pour avoir porté une robe?
Je pourrais parler du racisme doublé au sexisme,
Evoquer la misère qui pousse à la prostitution avec soumission;
Je ne connais certainement pas l'étendu des dégâts
Et de tout leur dessous,
Je sais juste que ça me suffit pour avoir cette rage
Qui me brûle en dedans.
Comment supporter qu'on donne à des gars
le droit d'importuner,
Pendant qu'ailleurs des filles en bas âge
N'ont aucun droit de décider!
Tu as cent fois raison, c'est révoltant !! Et encore, nous, qui sommes nées sur le sol français, avons un peu plus de chance que les autres au-delà de chez nous !
· Il y a presque 5 ans ·Et pourtant il nous faut toujours être vigilantes, dans le métro, à la tombée de la nuit, dans une rue déserte, toujours...
Une fois, dans le métro, j'ai crié mais sans le voir "salaud" à un homme, mais il a été emporté par le flot dévalant sur le quai, dans l'indifférence générale !
Louve
C'est tout bonnement scandaleux...et c'est encore trop répandu. Merci pour ton message! :)
· Il y a presque 5 ans ·(Je suis plus rarement présente ici, désolée de répondre tardivement)
Möly
Mais apprendre à riposter, à se battre !
· Il y a presque 5 ans ·li-belle-lule
Il ne faut pas abdiquer, ça non!
· Il y a presque 5 ans ·Möly