Sa majesté des mouches

Kanon Gemini

ou la vision kaléidoscopique des députés/

     Salut mes p'tits loups. Alors, vous allez me dire, c'est quoi ce titre. Il s'agit ici d'une métaphore de nos députés qui, à mon avis, ont forcément cette espèce de vision kaléidoscopique propre à ce diptère. Il ne peut en être autrement lorsque l'on voit les lois pondues et la réalité des français. Bon, il faut dire que Babeth, avec ses 49.3 n'aident pas forcément notre basse-cour à sembler utile, encore moins intelligente. Parce qu'à part sodomiser des diptères (enculer les mouches dans le jargon), ce qui revient à une pratique sexuelle demandant une grande souplesse, on peut réellement se poser la question de la représentativité du peuple.


     Alors évidemment, on a les vieilles lois rigolotes, jamais vraiment abrogées, qui ajoutent une touche pittoresque au pays, qui généralement ont été prises dans l'urgence pour répondre à un vide juridique. Non, ce qui est plus dérangeant, ce sont les lois récentes ou en devenir, complètement WTF. Je vous en cite quelques unes pêle-mêle, histoire de vous divertir avant la suite. Ainsi, en 2007, le maire Philippe Guérin a pris un arrêté municipal interdisant "à toute personne ne disposant pas de caveau dans le cimetière existant et souhaitant être inhumée à Cugneaux de décéder sur le territoire de la commune". Il est interdit de prendre des photos de la Tour Eiffel de nuit ou des photos dans le métro. En 1954, le maire de Chateauneuf-Du-Pape a pris un arrêté interdisant "le survol, l'atterrissage et le décollage d'aéronefs dits soucoupes volantes ou cigares volants sur le territoire de la commune sous peine de mise en fourrière immédiate". Il a refusé de l'abroger car depuis, aucun OVNI n'a été verbalisé. True story. Dans le même esprit, depuis le 21 juillet 2018, le maire de Briollay, près d'Angers, a décidé d'interdire les moustiques dans sa ville. Le décret été adopté et affiché dans toute la ville dès le lendemain.


     Mais voilà, au mieux, ces arrêtés sont drôles, au pire inapplicables. Il existe d'ailleurs un organisme, s'appelant BALAI ( le Bureau d'Abrogation des Lois Anciennes Inutiles, ce n'est pas une blague) qui gère justement cette diarrhée législative et remet un peu d'ordre. Mais dernièrement, on eu du lourd. Déjà au niveau européen, avec cette proposition de Loi visant à interdire les boîtes en bois pour nos fromages, via une loi mal branlée sur les emballages et leur recyclage. Heureusement, nos super députés européens se battent pour notre exception culturelle, sinon que deviendrons nous ? En fait, tout ce cirque n'aurait pas eu lieu si cette représentation pas du tout nationale, plus proche des délégués de classe en CM1 que de députés, n'avaient pas cette manie de s'occuper de tout et surtout de rien. Et puis, ce n'est pas comme si nous avions quelques soucis de contrôles et d'accueil de l'immigration, quelques soucis énergétiques avec une diplomatie au point mort avec notre voisin, que nous devions mettre à genoux selon le pruneau de Bercy, lui qui finalement est à genoux et déroule plus de câble que Linda Lovelace (les plus vieux auront la référence).

     Au niveau national, ce n'est pas triste non plus, avec le même genre de clowns que dans ça, effrayant par le vide de leurs idées, inconscients des enjeux nationaux, et voulant absolument laisser une trace avec une loi à leurs noms, peu importe que ce soir une trace de pneu dans le calbute. Ainsi, les tickets restaurants, présentés comme un avantage (et donc fiscalisés, ça va de soi), revient à l'ancienne version. Fini de faire ses courses avec, maintenant, vous ne pourrez acheter que des sandwichs ou des plats préparés, et ce, dès janvier 2024. Et oui, Bruno a dit que l'inflation, c'était fini. Donc même si vous aviez pris l'habitude de préparer votre gamelle, vous devrez aller choisir du tout fait. Il ne manquerait plus que les députés, jamais à cours de veuleries en loucedé, décident de vous imposer des plats nutriscore A ou B, pour lutter contre l'obésité et la boucle sera bouclée. Surtout que ce n'est pas comme si les français avaient quelques problèmes à boucler les mois, les semaines pardon. Ainsi, 1/3 des français ne réussit pas à faire 3 repas par jour. Avec cette Loi, gageons sur une victoire de canard.


     Heureusement, un député du Loiret a eu une idée géniale : Créer une sécurité sociale alimentaire. Un système que le monde nous enviera évidemment et qui passera de facto les métiers de bouche dans la fonction publique, comme les médecins « libéraux »(en réalité seuls ceux non conventionnés le sont). A ce moment, je ne peux que remettre une prédiction de Bastiat, vieille de 164 ans :" J'ai vu surgir spontanément des sociétés de secours mutuel, il y a plus de vingt-cinq ans, parmi les ouvriers et les artisans les plus dénués, dans les villages les plus pauvres du département des Landes. Dans toutes les localités où elles existent, elles ont fait un bien immense.

     Leur écueil naturel est dans le déplacement de la Responsabilité. Ce n'est jamais sans créer pour l'avenir de grands dangers et de grandes difficultés qu'on soustrait l'individu aux conséquences de ses propres actes. Le jour où tous les citoyens diraient : « Nous nous cotisons pour venir en aide à ceux qui ne peuvent travailler ou ne trouvent pas d'ouvrages », il serait à craindre que bientôt les laborieux ne fussent réduits à être les dupes des paresseux. Les secours mutuels impliquent donc une mutuelle surveillance, sans laquelle le fonds des secours serait bientôt épuisé. Cette surveillance réciproque fait la vraie moralité de l'institution. C'est cette surveillance qui rétablit la Responsabilité.

     Or, pour que cette surveillance ait lieu et porte ses fruits, il faut que les sociétés de secours soient libres, circonscrites, maîtresses de leurs statuts comme de leurs fonds.

     Supposez que le gouvernement intervienne. Il est aisé de deviner le rôle qu'il s'attribuera. Son premier soin sera de s'emparer de toutes ces caisses sous prétexte de les centraliser ; et pour colorer cette entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur le contribuable. Ensuite, sous prétexte d'unité, de solidarité (que sais-je ?), il s'avisera de fondre toutes les associations en une seule soumise à un règlement uniforme.

      Mais, je le demande, que sera devenue la moralité de l'institution quand sa caisse sera alimentée par l'impôt ; quand nul, si ce n'est quelque bureaucrate, n'aura intérêt à défendre le fonds commun ; quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand aura cessé toute surveillance mutuelle, et que feindre une maladie ne sera autre chose que jouer un bon tour au gouvernement ?

     Le gouvernement, il faut lui rendre cette justice, est enclin à se défendre ; mais, ne pouvant plus compter sur l'action privée, il faudra bien qu'il y substitue l'action officielle. Il nommera des vérificateurs, des contrôleurs, des inspecteurs. On verra des formalités sans nombre s'interposer entre le besoin et le secours.

     Les ouvriers ne verront plus dans la caisse commune une propriété qu'ils administrent, qu'ils alimentent et dont les limites bornent leurs droits. Peu à peu, ils s'accoutumeront à regarder le secours en cas de maladie ou de chômage, non comme provenant d'un fond limité, préparé par leur propre prévoyance, mais comme une dette de la Société. Ils n'admettront pas pour elle l'impossibilité de payer, et ne seront jamais contents des répartitions. L'État se verra contraint de demander sans cesse des subventions au budget. Là, rencontrant l'opposition des commissions de finances, il se trouvera engagé dans des difficultés inextricables. Les abus iront toujours croissants et on en recalculera le redressement d'année en année, comme c'est l'usage jusqu'à ce que vienne le jour d'une explosion. Mais alors, on s'apercevra qu'on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d'un ministre ou d'un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d'avoir perdu jusqu'à la notion du Droit, de la Propriété, de la Liberté et de la Justice."

     Dans les lois à la con, on peut citer aussi le chèque gouvernemental pour faire repriser ses vêtements, argent magique qui ne sort pas de la poche de tous. Ou encore, comble du wokisme, reconnaître la discrimination capillaire, comme les autres discriminations, lois inapplicables évidemment car aucun employeur ne dira : « tu n'es pas pris, tu es chauve », comme on n'a jamais entendu « désolé, t'es grosse, je ne prends que des avions de chasse ». C'est triste, mais c'est comme ça, et aucune Loi n'y changera rien. A deux CV équivalent, l'objectivité fait place à la subjectivité. Comme ce policier renversé à Nantes lors d'un contrôle routier, et dont le conducteur a écopé de… 35H de travaux d'intérêt général. Alors que la Loi prévoit au bas mot, selon la durée de l'ITT, 3 ans d'emprisonnement et 45000€ d'amende. Juste une question d'interprétation.

     Alors, comme pondre des Lois inutiles est à la mode, je vais en proposer une. Partant du fait que le gouvernement décide seul via le 49.3 et que la production de l'Assemblée est au mieux médiocre, au pire clownesque, je propose de la supprimer purement et simplement. La dotation pour l'Assemblée, hors frais annexes, est de 555.910.000€ pour un an. Sur un quinquennat, on économise 2,5 milliards d'euros. Si il n'y a pas d'Assemblée Nationale, pas besoin d'un Sénat non plus. A 500.000€ l'année par sénateur, on arrive à 174.000.000 l'année, soit 870.000.000 sur un quinquennat.

     Malheureusement, plus du tout représenté, le peuple sent bien le déclin de son pays, les milieux de mois compliqués, les agressions, meurtres et viols en hausses constantes et doivent en plus se coltiner les délires sous LSD de saltimbanques, persuadés d'incarner la grandeur du pays. Et dans son malheur, le français ne voit aucune classe politique douée de probité émerger. Cédera t'il au désespoir ou renversera t'il la table ? Seul l'avenir nous le dira.




  • La politique s'exprime en langue de bois, l'argent en langue de feuilles et se tarie en langue de pute...si c'est pas malheureux!!!!

    · Il y a 4 mois ·
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    flodeau

  • :o) Comment dire le contraire ? Moi je me dis naïvement, que si notre premier ministre dégaine le 49.3 aussi souvent, c'est qu'elle a peut être compris qu'en cessant d'écouter des députés qui se comporetnt comme des gamins de trois ans, elle finirait peut être juste à gagner un peu de temps :o)))

    · Il y a 5 mois ·
    Gaston

    daniel-m

    • clairement. Et aussi parce ce que renaissance n'a pas une majorité à l'assemblée. Donc ils composent.

      · Il y a 5 mois ·
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      Kanon Gemini

  • être un élu...de qui vers quoi? Vous vous souvenez pourquoi avoir fait tout celà, vraiment?

    · Il y a 5 mois ·
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    flodeau

    • je serais tenté de dire que sur un CV, député, ça fait bien. La paye et les avantages pas dégueu et la retraite sympa. Et, si on a une grande gueule, ça permet de mettre un pieds dans le panier de crabes politiques.

      · Il y a 5 mois ·
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      Kanon Gemini

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