Samouraï, un jour...

Hervé Lénervé

Interrogatoire d'une suspecte, suspectée d'avoir occis son mari par inadvertance.

« Le coup est parti tout seul, monsieur le flic. » Ok, je veux bien l'admettre pour la première balle du barillet, mais les cinq autres, toutes seules aussi ?

Oui, probablement par solidarité.

Donc, on a un homme troué de six balles qui détalle en courant comme un lièvre et que l'on retrouve mort dix kilomètres plus loin.

Un chasseur sans doute. De toute façon, moi, je ne mange pas de gibier.

Et là, il prend feu tout seul.

Oui, comme un grand.

Une sorte d'autocombustion spontanée, en quelques sortes ?

Tout à fait. Je n'aurais pas mieux dit.

Puis le cadavre se creuse un trou pour se reposer un peu.

Oui, c'est courant après une course.

Je suis un guerrier. J'en ai occis des guerriers, plus que je n'ai été occis, à mon tour. Initié dans la tradition Samouraï par mon grand-père Alphonsopatro, dont la devise était : « Viens boire un p'tit canon à la maison. » Non, excusez moi, je me suis trompé de grand-père. Lui, c'est du côté maternel. La vraie devise était : « Samouraï, ça m'vat. » Ca fait, tout d'suite, plus sérieux. Autrement je suis bien dans la salle des Samouraï Vénères ?

Donc, reprenons, où en étions nous déjà ? Ah, oui. Vous ne me prendriez pas, un peu, pour un con, madame ?

Pourquoi un peu ?


Non, Hercule, c'est trop tard, je t'avais dis tôt le matin, après, je dors. J'ai dû prendre un toquet qui se prend pour un samouraï pour meubler un peu.

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