Satellite

Julien Darowski

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Alangui dans l'acier de ma carlingue épave,
J'alunirai : volcans, cratères, mers de lave.
À l'unisson des soirs lugubres et béants,
Je foulerai son sol de mes pas de géant.


Poussières et débris s'amalgament en Lune,
Montagnes et vallées dans un désert sans dunes.
Fille des collisions de la Terre et Théia,
La titanide enfant d'Ouranos, de Gaïa.


Je marcherai sur sa face traumatisée,
Magma triste, roche à peine cicatrisée.
J'y percerai des trous, j'y forerai des puits,
Pour faire jaillir l'eau de ses chagrins enfouis.


Ses gouffres m'offriront les plus belles reliques,
Dans les plis boursouflés de sa chair métallique.
Et je resterai là à la bouffer des yeux,
À reboucher ses plaies, calme, méticuleux.


Notre planète meurt et tout le monde espère
Qu'il existe un ailleurs, une seconde mère,
Où règne la candeur de l'infini repos,
Où nous pourrions sans peur piétiner sa peau.

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