Scattered Ashes

Juliet

La conscience de la science.
Le lieu où naît la fin, le fœtus nucléaire dans un cadavre asphyxié...
Je veux seulement ne pas me souvenir.
Laissant les autres entendre ma voix qui se consume,
ceux qui ont entendu la vérité
ont les tympans crevés à présent.

Le ciel couleur crépuscule, au tôt matin,
il mélange le rouge flamboyant au liquide noir goudron.
Enterrez les os dans le pardon.
Il n'y aura pas de représailles.
Quelle sera la preuve de mon existence
si le vent éparpille ses cendres ?
Je veux vivre avec ce corps qui brûle
et la haine silencieuse qui consume.
Aujourd'hui le soleil ne s'est pas levé.

Vous pouvez ne pas avoir honte.
Ici où il y a des criminels,
ce sont des héros ailleurs.
La vitesse de la lumière,
la tristesse du froid hiver,
tout cela semble disperser en morceaux de chair flasques
des cœurs battant avec tant de calme.
Le noir sans fin, le silence abattu comme des ruines d'existences effondrées,
au milieu de tout des corps se mélangent et se fondent.

Ça ressemble à du charbon.

Des crépitements intérieurs,
comme le compte à rebours d'une implosion.
Venez.
Tout ce que vous avez à faire à présent est de renaître.


Laisse les lendemains pleins de pitié et de compassion se tourner vers toi.
Il n'y aura pas d'autres regards sur nous
qui annihileront le chaos.
Dans un coin inaccessible de mon cœur,
il y a cette voix effrayée qui dit "je veux rester ici".
Mourrez dans la honte.
Notre misère est vos péchés.
Je survivrai sourd et le corps consumé de fièvre
comme une mauvaise herbe que le feu n'a pas pu exterminer.

Est-ce un péché pour moi de vivre si je suis un démon ?


Les esprits sacrifiés.
Ceux qui n'ont pas les tympans crevés
ne voudront pas entendre la vérité.
Une pluie noire fait érosion sur les carapaces protectrices
et entame les cœurs de pierre.

Le vide devient ce peuple victime et pleurant.

Les visages levés au ciel brouillardé de cendres,
ils sont comme des masques tragiques de torture.

Parlons de la mort là où elle nous a réduits au silence.

La Guerre s'effondre sur des fourmis innocentes,
les incendies brûlent de la haine passionnée.

Les corps éradiqués ne laissent pas d'ombre.
Sur le passage de la déflagration, il ne reste plus rien
que ces poussières perdues dans les décombres.
Il n'y a pas de preuve pour ces morts effacés,
même si des cris appellent leurs noms
comme ils tâtonnent aveuglément le chaos.

Les poids flasques et brûlants se traînent,
et s'effondrent en des masses difformes qui ne se relèveront plus.
Les agonies s'entassent dans un extérieur asphyxié.


La mauvaise conscience de la science.
Je veux trouver la force et enfoncer vos péchés avec mon pardon.
Vous n'êtes que des créatures si faibles.
À la valeur de nos vies,
j'ajoute celle de nos morts.

Et ainsi je veux perdurer mon existence.

Ce champ de désolations anéanti
coule des larmes noires qui mèneront vers la paix.

(écrit le 9 juillet 2011)

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