Scene de crime

christinej

Ce qui est bien le matin, quand le monde dort encore, c’est le silence des rues. On peut flâner, réfléchir, accueillir le nouveau jour avec sérénité.

J’aurai du me taire. Arrive près de chez moi, tout un attroupement de quidams avait envahit ma rue. Je n’étais pas vraiment intéressé de savoir ce qui les avait tire hors de leur lit de si bon matin. Je voulais juste jeter un petit coup d’œil. Je suis humain après tout.

C’Était une scène de crime. Des cordons jaunes flottant, délimitaient le lieu du drame, car oui un crime venait d’être commis.

J’étais intrigue par tout ces gens agglutinés, les yeux exorbites, cherchant a voir le cadavre ou un peu de sang. Leur vie est donc si morne qu’ils cherchent a la première occasion de se rincer l’œil sur un lieu morbide?

Moi, cela ne m’intéressait pas, je l’ai déjà dit. Je n’ai en tête que le pain frais de la boulangère que je tiens a la main et qui me danse dans le ventre. Avec un café, un peu de beurre, peut être, même de la confiture. Oh lala je m’égare, bon allez je rentre moi.

- Vous avez vu il y a eut un crime.

Un jeune homme en survêtement bleu clair, sautillant comme une puce sur le dos d’un chien m'adressa la parole. Il venait de m’attraper le bras. Mon premier reflex aurait du être de lui enlever sa main. De lui dire que ce n’était pas bien d’être aussi excité a la vu d’un meurtre Mais a la place j’ai juste sourit. Pourquoi?

- C’est la première fois que je vois ca. Hé! Vous croyez qu’il va y avoir des types comme C.S.I. qui vont venir ca serait trop cool.

-C.S.I.?

- Ouais les experts en Français, vous ne regardez pas la télé vous ou quoi? Alors vous croyez hein?

- Si c’est un meurtre, il est probable que des experts viennent pour examiner la scène de crime en effet.

-Génial. Je veux voir ca moi, pas vous?

Le voila, qui se penche, se tortille, essaie d’allonger son cou pour voir, pour ne rien rater de l’horreur qui vient d’avoir lieu.

- Je peux rien voir d’ici, merde. Je suis sure que c’est gore, qu'il y a du sang partout, des entrailles a l’air.

- Vous avez l’air d’apprécier la vue du sang.

- Non c’est pas ca, mec. Mais c’est toujours, a la télé qu’on voit des trucs comme ca. Et la, c’est la en bas de chez moi. C’est la real life, quoi!

- Vous croyez vraiment que c’est excitant un cadavre. Un type qui est mort, ce n’est plus rien qu’un tas de chair grisâtre et mou. Et si il saigne, ca pue. Ca pue le sang froid, la vie qui s’échappe de ce corps, les entrailles qui vont bientôt se lâcher. Et il y a cette odeur de mort collante, puante, insupportable qui vous salit encore plus que le sang que vous avez sur vos mains.

- Ok mec, c’est bon je demandais c’est tout, faut pas t’emballer.

Il avait enfin cesser de me tenir le bras. Mais c’est moi qui le tenait a présent, et bien fermement.

- Comme tu m’as l’air, comment dire, très curieux. Je vais te dire un petit secret juste entre toi et moi ok?

Il ne me répondait pas bien sur. La terreur avait envahit ses pupilles, il était d’une pâleur cadavérique Ironique non?

- Viens. On va trouver un petit endroit sympa et calme pour discuter tout les deux.

Il refusait de bouger. En faite il était tétanisé par la peur. Je ne lui en voulais pas. Je pense qu’a force de regarder les séries policières a la télé il avait compris qui j’étais.

On ne faisait même pas attention a nous. Ils regardaient tous la scène du meurtre, alors que juste a cote d’eux, une autre se préparait.

J’ai tranquillement attire notre jeune joggeur plus loin, la ou le silence régnait de nouveau. Dans une ruelle remplie de pénombre et de mystère. Comme a la télé!

- Tu vois mon jeune ami, j’ai d’abord tuer son chien, car il n’arrêtait pas d’aboyer. Son maitre ma vu, donc je n’ai pas eut le choix. C’etait un petit vieux. Je n’ai pas eut de mal a le maitriser, a mettre mes mains autour de son cou et a serrer. Serrer jusqu’à ce que la petit flamme de vie dans ses yeux s’éteigne. Jusqu’à ce que je recueille son dernier souffle. Et tu sais, ce que j’ai aime le plus dans tout ca? Le silence retrouve. Sans son putain de clébard qui aboyait a me rendre fou. Sans lui qui commençait a me crier dessus comme un débile sortant d’un asile. Et toi, toi qui me colle, qui me parle, qui me touche.

Je veux le silence, la solitude c’est trop demander, hein! Hein, petit cretin.

Oh!, mes mains étaient déjà fermement enserrées autour de son cou. Il ne restait, déjà plus de vie dans ce corps Encore un.

Ma pauvre baguette de pain etait toute écrasée sous mon bras. Elle n’avait plus d’allure.

Bon il est temps de rentrer. J’ai un café qui m’attend moi.

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