Seconde Gaia

Seconde Gaia.

**INCIPIT**

La nuit dominait déjà la citée universitaire, presqu’endormie. Les réverbères s’allumaient, éclairant les rues vides, qu’on aurait dites désertes. Quelques retardataires se dirigeaient vers leurs habitations, en hâte pour ne pas dépasser le couvre-feu. Des voix résonnèrent dans une des allées, brisant le silence qui régnait jusqu’alors.

-Et là, elle a utilisé une Attaque Légendaire! Tu imagines? Nalkor est mort avant même que l’assaut se termine!

- C’est juste impossible! Ce gars-là… Il était invincible! Et elle, elle arrive comme si de rien n’était, se rend en finale et anéantit le Guerrier qui était numéro un depuis trois ans! Je n’arrive pas à croire que j’ai pu manquer ça!

-Ouais! C’est tellement dommage! Au moins, il y a eu les rediffusions… Et demain soir! Le tournoi entre les quatre classes!

-C’est pas la même chose! Sérieusement, je jure qu’au prochain Tournois Guerrier, je serai là!

Les deux jeunes gens passèrent devant une ruelle mal éclairée, sans apercevoir les deux silhouettes, contre le mur. Ils continuèrent leur chemin, revenant sûrement de leur cours du soir, ou de quelques Assignations.

Un des individus s’avança, pour entrer dans le halo du lampadaire. Malgré l’heure tardive, il portait des lunettes de soleil, et un étrange sourire aux lèvres. Si les deux citoyens avaient su qu’il était présent, et s’ils avaient su qu’il était le Nalkor dont ils parlaient, leur réactions auraient été bien différentes...

Le jeune homme ajusta son sac. La noirceur s’était totalement installée, et la plupart des citoyens étaient dans leurs  habitations, regardant leurs horaires du lendemain. C’était une soirée normale, voire banale. Mais pour lui, c’était tout le contraire. C’était la dernière fois qu’il mettait les pieds en ces lieux qui l’avaient vu grandir,  à l’instar de tous ses semblables.

Mais cet endroit, il ne l’avait jamais aimé. Il avait décidé de le haïr au plus haut point. Le fait d’avoir découvert la vraie nature des choses avait changé du tout au tout sa façon de penser. Et malgré les menaces implicites de ceux d’en haut, il l’avait transmise à la personne en qui il avait le plus confiance.

Et, justement, cette dernière se trouvait en retrait, dans l’ombre, les bras serrés sur son corps. La silhouette semblait secouée de frissonnements silencieux, mais le jeune homme savait qu’elle ne sanglotait pas. La jeune fille était ébranlée, triste, mais ne pleurerait pas. Elle ne commettrait pas cette erreur. Pas elle. Pas avec ce qu’elle savait.

La jeune citoyenne s’avança et demanda si tout cela était vraiment nécessaire. Elle pensait aux rumeurs, il le savait. Il aurait aimé la rassurer. Après tout, il ne s’agissait que d’une adolescente à peine sortie de l’enfance. Il aurait voulu confier les secrets à une ou un autre, mais elle… elle était différente. Elle s’était démarquée des autres. Elle avait tout compris.

C’était trop tard pour reculer.

Mais bon, tout avait été dit. Il lui avait tout appris. Elle devrait se débrouiller. Seule.

Une voiture tourna au coin de la rue et s’avança doucement. Le moteur à air comprimé émettait à peine plus de bruit qu’un vélo. Le jeune homme pensa aux temps maintenant si lointain où les hommes se servaient de pétrole et de matières polluantes pour propulser les engins. On avait bien évolué depuis ce temps, selon les manuels d’histoire…

«Vraiment?»

Grimaçant, le citoyen s’avança d’un pas qu’il voulait décontracté vers le véhicule. Avec consternation, il constata qu’une de ses mains tremblait, seul signe extérieur de la panique qui cherchait à le submerger depuis que l’automobile était en vue.

Il comprit pourquoi : La voiture constituait le seul signe tangible comme quoi il partait d’ici pour toujours. Le reste n’avait été qu’irréel. Une chose qui se produirait «plus tard». Mais maintenant, il voyait son destin se dérouler devant ses yeux.

Une voix résonna derrière lui. Emplie d’un mélange de désespoir et de panique.

-Pourquoi? Pourquoi tu m’as laissé te battre?

Elle avait dut ressasser inlassablement cette question dans sa pauvre tête.

«Pourquoi, hein?»

L’homme se força à se calmer. Il se retourna, lentement. Plongeant son regard dans celui de la jeune fille, il questionna :

-Selon toi?                                                                                               

Deux mots. Des milliards d’interprétations. Restait à choisir la bonne…La plupart du temps, elle correspondait à ce que les autres voulaient bien comprendre.

La jeune citoyenne hocha gravement la tête, en fixant d’une haine froide la voiture. Elle avait deviné juste; il avait bien fait de la choisir. Elle croyait surement qu’ils l’avaient menacé... En un certain sens, c’était vrai. Mais les faits étaient bien plus simples.

-Ils… Ils t’attendent, non?

-Oui… C’est vrai.

L’adolescent serra les mâchoires pour qu’ils ne voient pas à quel point ses dents s’entrechoquaient, mais aussi pour qu’elle ne le voie pas comme le lâche qu’il était. Il s’avança vers la voiture. La portière s’ouvrit, et il s’aperçut qu’un Garde était au volant. Voilà. Tout espoir de conversation pendant le trajet était exclu. Au moment où il entrerait dans la voiture, il allait être réduit à… rien. Une marchandise qu’on devait transporter jusqu’à… on ne sait où.

Comme s’il allait croire leurs histoires de Legend’s World…

Il avait l’impression que ses genoux allaient le lâcher, mais ils tinrent bon. Il s’assit lourdement sur le siège d’en arrière. Avant de fermer la portière, il enleva ses lunettes fumées, appuya ses coudes sur ses genoux, joignit ses mains et y appuya son menton sur ses poings. Quelque chose à dire. Vite. Une dernière parole pour elle. Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt?

-Hey. Ne craque pas, ok?

Pathétique. Tout simplement pathétique. Mais bon, ça devrait suffire.

-Oui. Ok. Je… Adieu.

-Au revoir.

La portière se referma. Voilà. Il n’était plus rien. La voiture démarra en douceur. Le jeune homme s’aperçut qu’il serrait la hanse de son sac si fort que ses jointures étaient blanches. Il se força à ouvrir ses mains. Il avait des traces d’ongles dans les paumes, mais il ne s’en souciait guère. Sans grand espoir, il lança au conducteur :

-Si je vous demande où est-ce que vous m’amenez, vous n’allez pas me répondre, hein?

Face à l’absence totale de réaction du Garde, il se demanda un instant s’il avait vraiment parlé à voix haute. Puis il réalisa qu’il avait obtenu sa réponse. Qu’il chante du trash métal ou qu’il se taise, cela de faisait aucune différence pour la moitié d’homme qui conduisait le véhicule.

Attendre. C’est tout ce qu’il lui restait à faire. Ça et se torturer sur les questions auxquelles il n’aurait jamais de réponses. Comment est-ce que son amie s’en sortirait, sans lui? Qu’est-ce qui l’attendait? Quelle rumeur se concrétiserait devant ses yeux? Et s’il avait tout inventé, le complot et tout le reste? Et s’il se dirigeait vraiment sur le troisième monde de Second Gaïa, Legend’s World?

Non, impossible. Impossible. Une histoire à dormir debout, voilà ce qu’était Legend’s World. Une légende. Le nom le disait…

Alors…que pouvait-il faire?

Ah oui. L’ultime geste de rébellion contre ceux d’en haut.

Il porta la main à la base de son cou, et toucha le petit bijou argenté qui vibra doucement. Il réussit à insérer un ongle entre le métal souple et la peau. D’un geste brusque, il arracha le talgs, qui emporta avec lui une mince couche de peau. La blessure se mit immédiatement à saigner abondamment, mais comme elle était très superficielle, l’adolescent ne s’en soucia pas. Il appliquera, un peu plus tard, une compresse improvisée faite d’un bout de tissu arraché à sa veste. Mais pour l’instant, il jeta son talgs sur le plancher de la voiture. Puis, il enleva ses lentilles de contacts qui clignotaient rouge, pour les joindre au bijou argent.  D’un geste calme, il écrasa doucement le talgs sous la semelle de son soulier.

Lorsqu’il souleva son pied, le talgs était réduit à un tas de petits circuits électroniques et les lentilles, bien qu’elles n’aient pas été détruites, avaient été détachées du circuit qui les parcourait.

Il n’était désormais plus un citoyen.

Voilà.

Enfin.

                                                ***     

Sur la chaussée, la jeune fille regarda  la voiture s’éloigner silencieusement.

Elle ne pleurerait pas. Oh non, elle ne pleurerait pas. Lui, il n’avait pas pleuré. Elle ne s’abaisserait pas à ça.

 Il venait d’être si courageux. Elle, elle aurait été morte de peur. Terrassée par la terreur. Des Gardes auraient dû la maîtriser avant de la jeter littéralement dans la voiture. Mais lui, il était si… au-dessus de tout cela. Dans deux ans, serait-elle capable de faire preuve d’autant de sang-froid? Non, surement pas.

C’était peut-être la dernière fois qu’ils se voyaient, si ce qu’on disait était vrai. Ou peut-être pas. Elle souhaitait de tout cœur que les rumeurs ne soient que, justement, de rumeurs et que ce qu’ils disaient, les gens d’en haut, soit vrai. Qu’il existait un monde sur Seconde Gaïa où tous les champions de chacun des serveurs se réunissaient, un monde à leur niveau. Mais les probabilités que cela soit vrai frôlaient le zéro absolu. Elle détestait les légendes. Elle détestait Seconde Gaïa.

La voiture tourna silencieusement au coin de la rue. Il était parti. À jamais.

Elle ne pleurerait pas. Et ne craquerait pas, non plus. Au moins, respecter ses dernières volontés. Au moins.

Elle se retourna et courut.

Elle devait s’entraîner.

**PRÉCISIONS ET NOTES SUR L’UNIVERS**

Laurent vit dans un monde où la science a dépassé la science-fiction. Les progrès fulgurant d’un pays en aéronautique, le Québec, ont permit d’ouvrir la voie vers une autre dimension : celle du virtuel. En effet, les chercheurs ont réussi à mettre au point une machine permettant de matérialiser un corps matériel dans une dimension programmée. De cette technologie est née le jeu-vidéo le plus réaliste jamais créé à thème de «role playing game» : Seconde Gaia, plus communément appelée SG. Peu à peu, ce jeu a envahi tous les aspects de la vie courante.

Dans cette société, les cours donnés, du primaire à l’université sont basé sur les compétences à acquérir dans le jeu. En effet, comme la force physique du personnage obtenu dans Seconde Gaia dépend de la quantité d’information stockée ou assimilée dans le cerveau du joueur, les sociétés pouvant profiter de SG ont tout à gagner en étudiant et en acquérant le plus de savoir possible. La société est devenue de plus en plus élitique.

Laurent a toujours vécu dans cette mentalité, et ne se pose aucune question.

Mais si lui ne se pose aucune question, une fille dans sa classe, Emanuelle, en sais plus. Un peu trop, même.

**SYNOPSIS**

Prologue :

On voit Étienne (Nalkor), l’ex-champion de SG rentrer dans une voiture mystérieuse. Lui-même ne sais pas où il va, et fait des référence à un complot, à des secrets sur Seconde Gaia. Meyalis, la nouvelle numéro un assiste à son départ, impuissante.  

Histoire :

Laurent n’avait jamais vraiment remarqué Emanuelle, auparavant. Mais lorsqu’elle obtient la plus haute note à un examen et obtiens une gemme de bonus que Laurent désirait plus que tout, ce dernier est bien obligé d’aller lui parler. Emanuelle, ne souhaitant pas que Laurent en sache trop sur elle, se présente comme une jeune fille un peu timide, mais extrêmement puissante sur SG. Elle accepte finalement de rentrer dans la Guilde de Laurent, pour faire profiter sa  gemme bonus à tous les membres.  

Lors des tests de santé routinier, permettant d’évaluer l’état de santé physique et mental de chaque citoyen, et pendant les deux semaines de mises-à-jour de Seconde Gaia, les superviseurs scolaires remarquent que Laurent a acquit plusieurs niveaux aisément, et lui offrent un second personnage –fait très rare dans SG, réservés aux meilleurs- pour qu’il puisse participer aux tournois en tout anonymat.

En revenant chez lui, Laurent tombe sur Emanuelle, qui court sur la piste d’athlétisme, malgré la nuit qui tombe.  Intrigué de cette attitude plutôt anormale, Laurent va l’aborder, et Emanuelle lui explique les raisons de son entrainement intensif. La force physique dans SG dépend de la force mentale dans la réalité, donc, logiquement, la force physique devait avoir une influence sur le jeu. En effet, plus une personne était endurante, plus elle a de «contrôle» sur son personnage. Lors des combats, elle peut voir le monde au ralenti et prévoir les coups à porter sur l’adversaire. Laurent, impressionné, décide de s’adonner lui aussi à la course à pied, et d’activer le contrôle du personnage.

Ce qu’Emanuelle n’avait pas spécifié, c’était que, pour les superviseurs scolaires et le gouvernement, activer le contrôle du personnage signifiait que le citoyen en sait un peu trop. Laurent voit de plus en plus son horaire se compresser, ne lui laissant que les trois heures réglementaires de temps libres, par jour. Laurent comprend que cela n’est pas normal, que quelque chose se trame, mais n’y accorde pas toutes ses pensées : le Tournoi arrive à grand pas, et il n’a pas de temps à consacrer à des divagations sans queue ni tête.

Le Tournoi arrive, et Laurent y participe, en donnant tout ce qu’il a, persuadé d’arriver au moins en finale. Toutefois, il n’arrive que septième. Il est extrêmement déçu de lui-même, et réussi même à se faire consoler par Meyalis, la mystérieuse #1, invaincue, qui avait massacré Nalkor, ancien champion et idole de Laurent.

Laurent se lie d’amitié avec une Française immigrée dans sa cité universitaire, Héloïse. Cette dernière leur parle de Seconde Gaia en France, qui est extrêmement différent du système Québécois, mais qui, dans les grandes lignes, reste le même.  Emanuelle semble extrêmement intéressée.

Héloïse et Meyalis, que Laurent n’a toujours pas rencontré dans la vraie vie, s’inscrivent dans la guilde de Laurent, au plus grand bonheur des autres membres, heureux d’avoir des membres beaucoup plus fort que la moyenne. Emanuelle, n’aimant pas Meyalis, se montre très réticente.

Laurent fais de plus en plus équipe avec Héloïse et Meyalis pour combattre, au grand déplaisir d’Emanuelle, qui n’arrive toujours pas à apprécier cette dernière. Un jour, alors qu’ils arrivaient au sommet d’un donjon, dans SG, Héloïse se met à hurler en voyant le maître du donjon. Troublés, toute l’équipe se fait battre, et Héloïse explique que le maître ressemblait extrêmement à un de ses anciens amis, un ancien champion, qui avait été écrémé… La ressemblance était si parfaite qu’elle en devenait troublante.

Laurent ne prête pas attention aux raisons d’Héloïse. Il est frustré de ne pas avoir gagné. Mais il n’y pense pas longtemps. Dès qu’il se déconnecte, il reçoit un message sur son Talgs -puce électronique ultra perfectionné permettant  d’avoir accès à plusieurs fichiers, dont les courriels-, un message de sa meilleure amie : Anna. Elle lui annonce qu’un autre membre de la Guilde, Karine, sera «écrémée» vers une autre citée universitaire, parce qu’elle ne pouvait pas tenir le rythme. Ils ne se reverront plus, et c’est avec un pincement au cœur qu’il assiste au départ de Karine.

Quelques jours plus tard, alors qu’il allait se connecter, Laurent croise, dans la salle du Matérialisateur, nulle autre que Meyalis, dans la vraie vie. Laurent est stupéfait –il croyait que Meyalis était dans une autre citée universitaire-, et tire son écharpe qui lui couvrait la moitié du visage. Il découvre avec ahurissement que Meyalis est en fait le double compte… d’Emanuelle.

Emanuelle, frustrée de s’être fait démasquée, lui demande de la rejoindre sur SG. Laurent est sonné, son cerveau n’assimile pas l’information. Une fois à la taverne, Anna les rejoint et annonce à Laurent qu’elle, elle avait deviné depuis le début. Une longue discussion s’avance, et Emanuelle explique tous les stratagèmes qu’elle a utilisés pour conserver sa double identité secrète, avec, entres autres, un logiciel de duplication.

Laurent, toujours troublé, se déconnecte.

Lorsqu’il sort du Matérialisateur, une étrange faiblesse s’empare de lui, il tombe à genoux, et tout se met à tourner. Il s’évanouit lourdement.

Il reprend conscience à l’infirmerie. On lui annonce qu’il est resté prisonnier du jeu pendant deux semaines, dans une brèche, hors de Seconde Gaia.

Pendant les semaines suivantes, les cas de disparitions se multiplient. Le gouvernement se penche sérieusement sur le cas, mais ne réussi pas à tracer les hackeurs qui sont sur le coup, et réussi à affirmer qu’ils dupliquent les joueurs, avec le même logiciel qu’Emanuelle utilisait. Laurent en viens à la conclusion qu’ils veulent la faire passer pour coupable.

Aurélie et Anna, deux des derniers joueurs osant encore se connecter, se font aussi attraper. C’en est trop pour Laurent, qui accepte l’offre d’Emanuelle : aller retrouver le lieu où toutes les copies sont entreposées, pour donner une piste au gouvernement.

Emanuelle utilise ses privilèges de #1 pour obtenir une connexion, alors que tous les portails sont supposés être fermés. Laurent et Emanuelle arpentent le monde de Seconde Gaia, et, à l’aide d’informations découvertes par Emanuelle, ils trouvent une grotte énorme, où toutes les réplications de chacune des personnes dupliquées sont entreposées. Emanuelle contacte immédiatement le gouvernement, qui, à partir des informations données, traque les hackeurs.

Le gouvernement rend publique la réussite de la mission d’Emanuelle et de Laurent. Les deux obtiennent immédiatement une incroyable popularité, qui monte à la tête de Laurent. Emanuelle essaie de lui parler de quelque chose d’important, mais Laurent l’ignore.

Un soir, une semaine plus tard, Emanuelle réussi enfin à parler en privé avec Laurent. Laurent remarque qu’elle semble paniquée, incroyablement paniquée. Elle lui annonce ce qu’elle essayait de lui dire depuis le début de la semaine.

Le gouvernement veut la féliciter.

Il l’envoi à Legend’s World.

Elle se fait écrémer. Elle va peut-être mourir.

Laurent a l’impression de tomber de très haut. Il comprend qu’Emanuelle en savait trop, et que le gouvernement ne voulait que se débarrasser d’elle. Il a laissé les indices pour l’attraper et lui donner une «récompense», qui est en fait une condamnation, peut-être même à mort.

Emanuelle semble aussi paniquée et angoissée que lui, mais lui annonce qu’elle ne veut pas partir, pas sans avoir fait autant de désordre qu’elle le pouvait. Son départ est pour le lendemain, mais elle décide de se cacher. Elle remet des codes et des mots de passe à Laurent, pour qu’il ait accès aux informations importantes. Ensuite, elle s’enfuit, pars se cacher, pour échapper aux Gardes de la citée.

Le lendemain, dans le réfectoire plein, Emanuelle fait une entrée en trombe, courant comme une démenée, renversant chaises et table. Elle est poursuivie par les Gardes, et hurle que le gouvernement veut sa mort, qu’il l’a piégée, qu’elle en sait trop. Finalement, les Gardes la rattrapent, la plaque à terre et l’amène au-dehors. Un silence de mort s’abat dans l’Assemblée. Laurent sens son Talgs vibrer, en même temps que celui d’Anna.

Ils viennent de recevoir leur avis d’écrémage.

Les nuits qui suivent, les deux amis rédigent une édition de journal, destinée à être publiée dans toute la citée, contenant toutes les informations expliquant comment le gouvernement a contrôlés les hackeurs, et ont déguisée une mise à mort en récompense. L’édition est publiée, mais une heure plus tard, retirée des réseaux informatiques. Par chance, une bonne partie de la population a put la lire, et c’est avec soulagement que Laurent rentre dans la voiture. Peu importe ce qui lui arrivera, il saura que les gens ont étés informés. Il ne tombera pas dans l’oubli.

Épilogue :

On apprend, via Aurélie, restée dans la citée universitaire, que les agissements de Laurent, d’Anna et d’Emanuelle ont été étouffés par le gouvernement, et que plus personne ne parle d’eux, que le complot n’était qu’une blague.

Mais leurs gestes n’ont pas étés vaincs. La population commence à s’éveiller, et une copie papier du journal publié, contenant toutes les informations est encore caché à quelque part…

Fin du tome 1.

**BIBLE DES PERSONNAGES**

Laurent

Âge : 17 ans

Nom dans SG : Nikaël

Race dans SG : Guerrier, double épée

Histoire :

Laurent est le protagoniste de l’histoire : c’est par ses yeux qu’on voit se dérouler les évènements. Il excelle dans plusieurs matières, et adore être le meilleur, avoir l’admiration de ses camarades. Il n’apprécie pas vraiment quand Emanuelle entre dans son cercle d’amis et viens troubler son rythme de vie, en affirmant des choses qui vont à l’encontre  de sa perception du monde. Tout le pousse à rester dans sa zone de confort et il déteste l’idée d’en sortir, car il a toujours vécu dans la ouate de la communauté.  Il tombera lentement amoureux d’Emanuelle, mais rejettera ses sentiments, à cause de l’excentricité de cette dernière. Il est très fermé d’esprit, et ne voit pas vraiment se qu’il se passe autour de lui. Il ne comprendra jamais rien par lui-même, et s’il se pose des questions, il ne cherchera jamais de réponse.

Emanuelle

Âge : 17 ans

Nom dans SG : Keryale

Race dans SG : Guerrière, faux

Histoire :

Emanuelle a toujours été solitaire, mais n’a jamais vraiment voulut l’être. Sa solitude causait en elle une sorte de sentiment qui la poussait à toujours rejeter les autres, qui ont fini par l’ignorer. Emanuelle s’est toujours sentie capable de surmonter cela, mais elle a découvert un énorme vide en elle quand elle s’est rapprochée d’Étienne. Étienne a été le premier à s’appuyer sur elle pour pouvoir survivre et Emanuelle a rapidement développé des sentiments pour ce dernier, bien qu’il la considérât comme une petite sœur. Emanuelle se sentait importante à ses yeux, et s’est sentie vraiment abandonnée lorsqu’Étienne a été écrémé. Elle a recherché des personnes pour combler de nouveau ce vide et s’est accrochée à Laurent et à Anna comme à une bouée de sauvetage.

Anna

Âge : 18

Nom dans SG : Nayah

Race dans SG : Guérisseuse, marionnettiste

Histoire :

Anna est une jeune fille assez mature, toujours à l’écoute ses amis. Elle a toujours attiré les secrets, et elle a considère que les confidences sont le ciment d’une amitié, et se considère comme le centre de la bande. Elle a tout fait pour conserver ses amis, en créant la Guilde «Symbiose», qui a permit de les rapprocher les uns des autres. Elle est très intelligente, et lit beaucoup, autant pour se prouver à elle-même qu’aux autre qu’elle a de la valeur. Elle a, contrairement aux apparences, une très mauvaise estime d’elle-même, et s’évalue aux relations qu’elle entretient avec les autres. Elle sera directement liée avec l’intrigue, et même avant le début de l’histoire, elle se posait des questions, sans jamais vraiment vouloir trouver de réponses.

Aurélie

Âge : 17

Nom dans SG : Venkral

Race dans SG : Mage, air

Histoire

Aurélie a toujours été la personne un peu «bouffonne», dans le groupe. Elle n’hésite pas à s’auto-ridiculiser pour faire rire, en autant qu’elle ait un minimum de respect de la part de ses amis. Parfois, elle se rend compte qu’elle est allée trop loin dans l’excentricité, et essaie de se calmer, pour tomber dans des phases de déprime. Elle se sent mise à l’écart, lorsqu’Emanuelle fait son entrée dans la bande d’amis, et surtout quand elle commence à faire des confidences dangereuses. Elle aime, et a toujours aimé Laurent, et vis son amour dans le silence, en essayant de ne jamais lui déplaire. Aurélie peut être alors très maladroite avec lui, et elle s’en veut toujours pour des choses qui peuvent sembler insignifiantes.

Mathis

Âge : 18

Nom dans SG : Kwëal

Race dans SG : guerrier, longue épée

Histoire

Mathis est un peu dans la même position qu’Aurélie, face à l’intrigue. Il est très souvent mis à part, et n’apprécie pas cela du tout. Il est en couple avec Anna, et l’aime beaucoup, mais commence à s’inquiéter lorsqu’elle se met à se soucier de secrets qui la dépasse. Il n’aspire qu’à être heureux avec Anna, mais elle semble tout faire pour s’attirer des ennuis. Il s’agit du meilleur ami de Laurent, et se sens très mis à l’écart lorsque lui aussi commence à écouter les choses étranges qu’affirme Emanuelle.

Étienne

Âge : 24 ans

Nom dans SG : Nalkor

Race dans SG : Guerrier, lance

Histoire

Étienne a toujours été très bon à l’école, et s’intéressait surtout à Seconde Gaia, essayant de manier divers stratagèmes pour améliorer son personnage le plus rapidement possible. Il a obtenu son second personnage à l’âge de 20 ans, et, un an plus tard, il a obtenu le titre de meilleur joueur, en gagnant au Tournois.  Il a commencé à user de ses privilèges de #1, et a découvert des choses qu’il n’était pas supposé savoir. Le gouvernement l’à mis sous observation, et Étienne s’en est aperçu. Il s’assurait de ne jamais dépasser la limite, de toujours être dans les normes, pour que le gouvernement ne s’intéresse pas trop à lui. Il a rencontré Emanuelle par hasard, sur Seconde Gaia, et, après de nombreuses autres rencontre, à décidé d’assurer la perpétration des secrets. Ils étaient bien trop dangereux pour tomber dans l’oubli. Lorsqu’il a appris qu’il allait être écrémé, il ne l’a pas annoncé à Emanuelle, et a préféré la laisser le battre pour qu’elle comprenne. On ne sait pas ce qu’il lui arrive, mais on pourra l’apprendre dans le deuxième tome.

Karine

Âge : 19 ans

Nom dans SG : Emyra

Race dans SG : Roublarde, voleuse

Histoire

Karine est une amie des personnages principaux, mais est souvent souffrante, et a beaucoup de difficultés à suivre le rythme imposé par la cité universitaire. Elle est souvent soumise au stress des examens, et a beaucoup de difficultés à gérer tout ce stress. Elle tombe souvent malade, et sera «écrémé», donc transféré vers une autre citée universitaire, de moins bon niveau, pour qu’elle puisse progresser à son rythme.

Héloïse

Âge : 16 ans

Nom dans SG : Lyvelis

Race dans SG : Roublarde, traqueuse (archère)

Histoire

Héloïse est Française d’origine, et a réussi à obtenir une autorisation pour se faire transférer au Québec, pour un échange étudiant. Ces échanges sont assez rares, mais pas exceptionnels. Héloïse tombe dans l’histoire, et apporte avec elle la connaissance d’un monde presque totalement différent, et souligne beaucoup les différences entre les deux communautés. Elle parle un peu du jeu qui est présent chez elle, qui est foncièrement différent, avec un système de salles et un dédale labyrinthique.