Septième art.
Hervé Lénervé
Godard parle, en aparté, avec son acteur principal.
- Ouais, c'est pas mal, mais c'n'est pas encore ça, tu vois ? Il faut que tu joues ton personnage plus distancié de ta propre personne. Une sorte de présent-absent, mais excusé, dans un lieu, non-lieu, mais d'ailleurs, tu comprends. Je veux voir l'acteur qui se dissimule derrière le personnage, mais en tire les ficelles en coulisse comme l'animateur-manipulateur de son avatar représentatif, mais terriblement superficiel et superfétatoire. C'est clair, tu comprends ?
- Tu ne veux pas que je cabotine, non plus ?
- Si cabotine ! Ce ne pourra jamais être pire, tu comprends ?
***
Une heure plus tard en plein tournage.
- Couper ! assistante, le texte.
Godard, penché, lit… (Le texte, quoi ! Ça vient seulement de commencer, on ne va pas, déjà, aller se coucher.)
- Où tu as lu que ta réplique était : « Revient ici ma petite pute ! » ? Tu t'adresses à une gamine de six ans, je te rappelle.
- Ah non, ça c'est parce que je n'arrive pas à prononcer le mot « pute » je prononce « pute » à la place, mais je pense au premier « pute », quand même.
- On s'en fout de ce que tu penses, c'est ce qu'on entend qui compte, tu entends ?
- Et si je disais : « Revient ici ma petite péripatéticienne » car là, je n'ai aucun problème, je peux même le dire à l'envers, si tu veux « Revient, ici, ma petite enneicitétapirép »
- Tu m'emmerdes, tu n'as qu'à le dire verticalement à la japonaise… tu comprends ?
- Ça ne tiendra jamais dans le format vertical de la péloche. Je dis quoi, alors ?
- Rien ! Tu ne dis rien, tu fermes ta gueule.
- Mais je fais le geste de l'attraper, quand même !
- Non ! Rien, tu restes-là, juste en prenant l'air de ne pas y être dans in instant sans temps dans un endroit à l'envers. Soit « là-bas et autre fois » ! Pense à un pot de fleur pour incarner le personnage.
- Je vais passer pour un con ?
- Si peu, si peu… tu comprends ?
- T'as une préférence pour les fleurs ?
- Des géraniums, c'est bien !
- Ça ne va pas faire un peu triste pour un anniversaire de six ans.
- Mais non, mais non, les chiards adorent les géraniums. Moi-même, je me souviens, que quand j'étais minot avant que je ne sois « Godard », je voulais me marier avec celui de la jardinière de la voisine.
- Et alors ?
- Et alors, quoi ?
- Il n'a pas voulu ?
- C'est ça, c'est ça, on m'appelle à la Régie, je te laisse, tu comprends !
- Ecoute, je vais tenter des petits mots de bestioles dans un bestiolaire à la Wald Disney, qu'est-ce que t'en dit de : « Revient, ici, ma petite cochonne ! » Ça sonne bien, non ?
- Putain de merde ! J'me barre !
- Non, je ne le sens pas : « Revient, ici, ma petite putain de merde ! » « Revient, ici, ma p'tite putain d'merde ! » « Revient, ici, ma p'tite put' d'merde ! » Quoi qu'à la longue, on s'y fait à la fin. « Revient-là, ma p'tit' putain d'salope ! » Ouais, c'est bon, c'est ça, j'le tiens, YES !
- Tient Miranda, puisque je te tiens aussi, ma Barbie chouette ! (C'est son actrice principale). Toi, c'est la même chose, tiens-t'en, textuellement et strictement, au texte. Tu as déformé ta dernière réplique. Tu as déclamé avec emphase : « La meilleure façon d'être toujours crédible, c'est encore de ne jamais mentir à son mari sur son amant ! »
- Oui ! Je trouvais que ça faisait plus joli !
- Arrête de faire joli et dit : « La meilleure façon d'être toujours cru, c'est de ne jamais être cuit ! » comme il est écrut... écrit, veux-je dire.
***
Un peu plus tard, à la régie.
- Regarde, Jean-Luc, ça va pas le raccord, ça va pas du tout ! Il faut refaire la prise. Regarde bien : Là… il la borde délicatement et se retire en tapinois, mais blanc… et le plan suivant, la gamine a la crotte au nez.
- Oh, c'n'est pas flagrant !
- Tu rigoles ou quoi, il faudrait une serpillère pour la moucher.
- Ouais, t'as raison ! On la refera demain, mais prévoit en, au moins deux, des serpillières, au cas où.
- Je prendrais de la sciure et du sable, en plus, au cas où elle chie aussi.
***
Maintenant, retirons-nous silencieusement, sur la pointe des pieds, à présent, pour ne pas perturber la concentration du maître dans l'œuvre de sa création.
De l'art et du cochon.
· Il y a environ 5 ans ·yl5
Ou comment relier l’art à la charcutaille. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Du pur Godard, il faut pouvoir l'assimiler :)
· Il y a environ 5 ans ·marielesmots
attention à l'intoxication alimentaire. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Le mépris, Jack s'en balance :)
· Il y a environ 5 ans ·Mario Pippo
remarque avec sa gueule, il valait mieux pour lui ! :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Gaffe ! Attila n'est pas mort !
· Il y a environ 5 ans ·Mario Pippo
Car il bande Velpeau encore! :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Moi, je m'en Palance :)
· Il y a environ 5 ans ·Mario Pippo
Il y a avait du petit suisse dans ce mec qui a fait de vagues nouvelles.
· Il y a environ 5 ans ·https://youtu.be/mq2X-uoVo9E
dechainons-nous
La nouvelle vague, c'est bon pour un surfeur. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Le surf sur le Web !
· Il y a environ 5 ans ·dechainons-nous
Trash
· Il y a environ 5 ans ·unrienlabime
Haha!!!
· Il y a environ 5 ans ·Très crash
unrienlabime
Oui ! Je confirme. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé