Shaka Ponk, Le Paléo, Nyon

Sur Ma Branche

21h20 le concert commence.

La couleur est donnée, ici il ne sera pas question de caprice de star. Pas d'attente interminable, le groupe ne se fait pas prier pour entrer sur scène au contraire! Frah nous prévient, ce soir il va se passer quelque chose d'extraordinaire au Paléo et c'est vrai, ce qu'il se passe pendant plus d'une heure trente de concert (plus long que ce qui était annoncé) - oui Shaka Ponk est généreux de son temps et de sa personne - c'est un concert comme il s'en déroule rarement bourré d'énergie, de talent et de créativité. Frah comme à son habitude torse nu, tatoué, un air de famille lointain avec certains chanteurs punk des années 80, nous interpelle JUMP JUMP JUMP.

Les images 3D de singes musiciens dont Goz, leur célèbre acolyte virtuel et de robots dansants défilent derrière le groupe au gré des chansons dark, beaucoup plus dark que ce que je ne les connaissais et plus rock aussi. Sam en est l'incarnation, lèvres noir, t-shirt impression tête de mort, regard sombre, une tigresse punk. Le style est peut être dark, le groupe n'en dégage pas moins une énergie positive qui irradie, Ils parlent, remercient leur public et cherchent le contact sans discontinuer, pendant toute la durée du concert. Frah ne semble pas avoir été refroidi par son expérience malheureuse de l'année précédente et n'hésite pas à se tenir debout au milieu de la foule, porté par son public, voir carrément à se jeter dans la foule ravie de pouvoir toucher, approcher le chanteur charismatique.

Les tubes revisités alternent avec parfois un peu de calme qui ne dure jamais bien longtemps. Pas de pitié pour son public, Frah nous invective maintenant "à poser nos petits culs sur le sol sec du Paléo", gentille moquerie quand on sait qu'il pleut tous les jours depuis le début de la semaine sur ledit sol du Paléo et que l'ensemble s'approche plus du terrain de lutte dans la boue que d'une scène de festival. Après quelques hésitations le public obtempère en tentant tant bien que mal de sauver jeans et shorts du déluge de boue. Tout le monde s'accroupit, se tient à son voisin pour tenter de garder l'équilibre sur le sol glissant de la grande scène du Paléo. Et puis la libération arrive enfin, sur l'ordre de Frah et dès les premières notes de musique tout le monde saute sur ses pieds.

La fin approche - déjà. Un rappel et on assiste maintenant à un impressionnant concours de batterie entre Ion, le batteur et un immense Gorille en images de synthèses. Bluffant. Le show est parfait. Viens la dernière chanson, et ça y est c'est fini, on en voudrait encore mais il faut maintenant laisser la place aux roadies de Prodigy. Contradictoire, le groupe si sombre pendant tout le concert affiche maintenant de grands sourires et nous dessinent des cœurs avec leur mains, touchant!

Le public repart les pieds dans la boue et des étoiles plein les oreilles mais aussi plein les yeux.

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