She smiles, so bright, but she will never feel alright, in this loneliness fight.

Aimer avec des raisons, aimer avec déraison ?

L'amour fait des ravages, à toutes les échelles confondues, l'amour détruit, l'amour empoisonne, l'amour vous caresse longuement avant de vous griffer, vous tord le ventre avant de vous nouer le coeur. Lorsque ses pièges béants nous tendent les bras, on s'y jette volontiers. Rien n'est laissé au hasard, tout est écrit, et soudain, voilà que nous sommes analphabètes. Aveugles de surcroît. L'amour sillonne nos vies, s'infiltre, brûle, s'effrite, se consomme, nous consume. Vous connaissez l'amertume ? L'odeur du tabac froid.

Ce n'est pas aussi beau qu'un coucher de soleil, c'est une vague lueur qui disparaît. Enterrée par le temps, comme si son heure était venue. L'amour, c'est regarder notre lueur s'assoupir, et fermer les yeux à notre tour. C'est lorsque l'on se ment. J'ai tenté de réanimer un cadavre, comme on arroserait une fleur fanée. Lorsque l'on a vraiment tout donné, et qu'il nous en reste encore, c'est que l'on aime avec déraison. C'est que l'on s'est offert trop longtemps, trop souvent, c'est que les limites se sont effacées à force de les déplacer. L'absence, la distance, les différences. Ennemies de l'amour, au même titre que les années. Elles contaminent les sentiments, se conjuguent à d'autres temps. Passés. Que doit-on faire alors ? S'enlacer/s'en lasser ? 

Les erreurs que l'on fait ne (me) servent pas de leçons, elles servent à savoir ce que l'on refera inévitablement, indéfiniment. Elles annulent l'effet de surprise. Elles nous mènent au déjà-vu, au déjà ressenti, au déjà commis, à des jeux perdus. D'avance. Récidive, puisque la mémoire nous joue des tours. Elle nie ce qui lui est arrivé; nous persuade que -cette fois- c'est différent. 

L'amour, c'est un long coma idyllique. 

On se réveille lorsque le coeur s'endort.