s’il y avait un demain

Susanne Derève

Je combats des moulins à vent
dont les ailes lamentablement
 
s'en vont au vent des souvenirs
Il n'est pas même un soupir
 
pour les ranimer les pourfendre
comme l'armure qu'on pourrait fendre
 
lorsque renaît le désir
 
Je me bats contre des moulins
comme s'il y avait un demain
 
à inventer et à entendre
 
plutôt que ces photos jaunies
ces sourires qu'on a surpris
 
un jour d'été dont la mémoire
peine à reformer l'histoire
 
et qu'on chercherait à comprendre
 
Je me bats contre des moulins
faut-il encore moudre le grain
 
faut-il vivre et faut-il surprendre
 
donner comme on donne d'amour
ou tout reprendre au dernier jour
 
comme si l'amour pouvait se vendre



Illustration : Piet Mondrian  (Moulin) 

 

 

 

 

 

 

  • Isabel Perez Montàlban écrit:

    Troisième enseignement

    Des matières qu’on ne vous enseigne pas à l’école:
    Avoir beaucoup de patience. Entretenir une dune mobile
    et les plates-bandes terreuses des jours.
    Boire les larmes retenues. Manger de l’oxyde et du pain.
    Filer loin de la violence dominicale.
    Se déshabiller en hâte. Fermer brutalement le robinet
    brûlant du désir. Contenir toute nausée.
    Lire les suicidés, les survivants
    du goulag boréal, de l’holocauste.
    Regarder ce que j’ai rêvé au loin:
    une maison sur la plage aujourd’hui en ruines,
    refuge pour les rats et les camés.
    Ne pas confondre les moulins avec les géants.
    Famille signifie les appels d’un berger
    qui réunit son troupeau. Aussi
    se perdre dans l’obscurité de la montagne,
    avoir peur, lâcher la corde
    tendue au-dessus d’un précipice d’abandon..

    · Il y a presque 6 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab


  • Si tes paroles , comme je les entends ,
    s'en vont au fil des souvenirs,
    quoi de pire,
    que de s'adresser aux moulins à vent ?

    On peut comprendre,
    que leurs ailes s'agitent au vent,
    brassent l'air du temps,
    mais ne semblent pas t'entendre...

    ( ce qui n'est pas pour me surprendre ) :
    les magasins de souvenirs,
    s'encombrent de soupirs
    jusqu'en pays de Hollande.

    Il y a encore beaucoup de grain à moudre :
    l'avenir n'a que faire du passé,
    et d'un temps trépassé
    dont il reste juste un peu de poudre .

    L'histoire ne fait pas du sur-place
    et change avec toi imperceptiblement
    sans que tu fasses un seul mouvement
    sans pouvoir être saisie dans une nasse.

    Tu te bats contre des moulins,
    Don Quichotte y perdit ses illusions,
    Dulcinée, ses fruits de la passion
    - comme tout cela fut vain !

    Il n'y a d'amour que du vivant :
    il ne prétend pas à l'infini,
    ne se laisse pas capturer par des photos jaunies
    c'est avec un regard neuf, qu'il s'étend

    Il prend son envol chaque jour
    déploie ses ailes
    tout contre ton ciel,
    si tu arrives à sentir son contour.

    plutôt que la quête de l'idéal ,
    dans les histoires du tendre,
    il faut se laisser surprendre,
    par le coeur qui s'emballe...
    --

    · Il y a presque 6 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

  • J'ai recherché qui a écrit les paroles de la Complainte de la butte, avec ses moulins, et j'ai été surpris C'est une bonne compagnie.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Photo 1 orig

    Alain Balussou


    • Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
      Les ailes des moulins protègent les amoureux...
      Jean Renoir J'avais oublié cette chanson , pourtant, ma mère qui aimait Mouloudji , la chantait .. merci !

      · Il y a presque 6 ans ·
      Photo

      Susanne Derève

    • ah, Mouloudji....

      · Il y a presque 6 ans ·
      Autoportrait(small carr%c3%a9)

      Gabriel Meunier

  • Merci pour Piet Mondrian !

    · Il y a presque 6 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

  • pas d'hésitation ! un message d'amour est la seule lumière qui vaille, je crois

    · Il y a presque 6 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

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