/ LE FIL ROUGE /

Maxime

Le velouté de la nuit m'envahit. Dans une certaine quiétude, à cette heure tardive, je me sens dans mon élément. Mes pensées s'alignent en rang comme un bataillon militaire : ça s'appelle rassembler ses idées. Je suis toujours surpris de constater que je suis sans cesse animé de projets, de choses à concrétiser. C'est ce qui me caractérise : j'aime aller de l'avant et ça l'a toujours été. C'est une volonté qui s'est déclarée il y a maintenant un moment, presque comme une évidence puisque je me rappelle très bien cette sensation : le goût d'ailleurs. L'envie de découvrir, de ressentir et surtout de vivre une expérience.

Cette envie, latente mais intacte, j'espère pouvoir la tamiser cette année avec un voyage …

C'est facile de partir lorsqu'on est étudiant, ça l'est moins lorsque l'on travaille. Mais par la force des choses nous travaillons pour partir en vacances. Je dirais même que c'est une nécessité. Il faut partir à l'aventure, laisser de côté les appréhensions et ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure.


C'est une quête que j'affectionne énormément. La géographie m'a accompagné durant mon enfance : je me souviens de ce globe que je faisais tourner à loisir dans la maison de ma grand-mère, tel un aventurier choisissant sa destination. 

Il y a tellement de choix, tellement de pays et de choses à découvrir …

Je n'aurais jamais assez d'une vie pour satisfaire cette soif de connaissances. Mais année après année je suis conscient qu'un fil rouge s'est installé dans ma vie : celui de l'hédonisme.


Se sentir bien dans sa peau, faire du sport, aimer la bonne nourriture et les bonnes boissons, dialoguer de longues heures de sujets divers, étaler ses affects dans leurs plus simples appareils et se livrer à l'inédit : un kaléidoscope de sensations constituant un squelette solide : le mien. Aussi lorsque je rencontre des gens dans cet état d'esprit je me sens tout de suite en confiance, rassuré et heureux de souligner que cette attitude est bénéfique et multiple.


Cette chaleur mentale me renvoie à mes vacances à Santorin. Cette île, couverte de soleil du matin au soir, m'a révélé des sensations cachées. Une plénitude, abondante, forte, alors que je me faufile dans les rues de Thira humant les différentes odeurs des restaurants environnants. Je ressens encore le vent du téléphérique alors que je descends en direction du bateau qui m'amènera sur la caldeira. Le sable noir des côtes du Sud, les oranges du marché, le dôme bleu des habitations et ce soleil d'or qui se couche avec merveille à Oia. J'espère y retourner bientôt.

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