Solitaire.

Je ne sais plus ce qui m'a poussé à aimer la solitude. Le fait d'avoir trop souvent déménagé, me poussant à ne jamais avoir de relations amicales fixes? Le fait d'avoir toujours senti que j'étais à part, à cause des autres, ou de moi-même?

J'ignore tout de moi-même. C'est quand même fou d'arriver à ce constat. Je possède un téléphone, par lequel j'éprouve une certaine sympathie par sa capacité à me connecter au monde, mais malgré tout, la solitude me cherche autant que je la cherche moi-même. Je ne suis pas dans le mythe de "la solitude c'est bien", non, car ce n'est pas bien... Je ne sais plus où j'ai lu qu' "il est des gens qui aiment la solitude, mais aucun qui la supporte", en tous cas celui qui a écrit ça, c'est pas la moitié d'un crétin. C'est une totale vérité. La solitude amène souvent la réflexion, à outrance, cette outrance créée le mal-être qui se transforme parfois en tristesse intense. Je recherche une solitude qui me fait mal. Mais n'est-ce pas dans la douleur que l'on se renforce? N'est-ce pas dans les épreuves qu'on se découvre des talents insoupçonnés? Je cherche mes talents, peut-être, je ne sais pas trop. C'est cette conscience de mon infinie médiocrité à me connaître qui m'amène sans doutes à chercher ces moments face à moi-même. Le moment où je me regarde dans une glace, où parfois je découvre des choses inédites, parfois je retrouve des choses oubliées. Cette perpétuelle remise en question pourrait rendre fou, mais pas moi, car perdant toujours une partie des réponses, les questions reviennent et le tourbillon tourne de nouveau avec force. Cette espèce d'habitude me prend sans prévenir. Elle s'insinue puissamment en moi, comme le ferait un poison mortel, puis elle s'enfuit comme si elle n'avait jamais été... Et je me retrouve affalé au milieu de nulle part, dans un nuage flou de pensées diverses et variées. Ma méfiance va si loin, que lorsque je me retrouve quelque chose de bien, je ne suis pas certain que ce soit moi...
Sur ce, la solitude m'appelle, où peut-être un dessin animé.