Solitude

Maxime Arlot

Quelquefois nous rêvons que, dans son sanctuaire,

Une divinité veille sur nos destins

Et rende notre vie moins inhospitalière

Car elle a le pouvoir d’éloigner nos chagrins.

Nous rêvons que la main d’un ange tutélaire

Apaise les tourments qui taraudent nos cœurs

Et que les trémolos de nos humbles prières

Apitoieront peut-être un divin protecteur.

Nous rêvons que Quelqu’un se penche sur nos vies,

Nous rassure, nous aime et adoucit nos maux,

Et que nos fronts soucieux, nos âmes défraîchies,

Trouvent du réconfort dans ce sombre chaos.

Mais rien ne nous répond dans l’espace infini !

C’est en vain que, parfois, nous levons vers les nues

Nos regards implorants où la détresse crie

Et nous ne rencontrons qu’un néant absolu.

L’humaine solitude habite l’Univers

Et nos gémissements, nos appels au secours

Qui montent, éperdus, vers l’empyrée désert

Ne trouvent pas d’écho à leur désarroi lourd.

C’est en soi seul, hélas, qu’on trouve le courage

De gravir le chemin qui nous fut imposé :

Vers un lointain obscur à jamais sans visage

Nous avançons toujours, fourbus et résignés.

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