souffant le chaud et le froid

Illana Attali

L’astre jaune n’en finit plus de faire couler sa lumière sur une Tel-Aviv d’or et de feu. Par toutes les fenêtres, perrons, portes et entrées, le flambeau de l’étoile pénètre et s’abat. La clarté des jours en est presque chimérique. Est-ce là une ruse pour éloigner Paris de mes pensées? Pendant que l’une,  sensuelle et turbulente nous charrie encore sur son sable tiède, l’autre est toute enserrée d’hiver, retenue comme dans une boule à neige. Alors, sans compassion aucune,  Tel-Aviv m’enlace de ses bras brûlants. Comme autant d’incantations pour me garder. Je me sens éthérisée dans ce gouffre chaud, tiraillée entre ce cotonneux confort et l’envie de  me sentir vivante, pénétrée jusqu’à l’os par le froid familier d’une Paris glacée.

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