Souffrance...

nomade

Il a le regard noir, creusé par la souffrance

Son corps est étendu au milieu de la rue…

De la vie, il n’a eu que les années d’outrances,

D’une enfance partie dans un vide absolu.

Il n’a connu ici que les coups, la détresse

Les fausses accalmies fumées pour oublier,

Les hommes qui vous touchent et les sales caresses,

Acceptées pour survivre dans ce monde mauvais…

Il supporte les coups mais c’est pour lui qu’il tremble,

Ce frère qu’il protège des autres qui voudraient

Se saisir d’une chair si menue et si tendre

Et en faire un objet que l’on peut monnayer…

Ce soir, il a perdu le couteau qui le couche

Dans cette rue salie par ces êtres qui tuent,

N’aura mis dans son coeur que la douleur farouche

De savoir qu’à présent il ne l’aidera plus…

Ses yeux se sont voilés en une ultime plainte,

Son corps intimement a épousé le sol

Et la mort est venue poser sur lui l’empreinte,

Laissant partir son âme pour le dernier envol…

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