Souvenirs destructeurs

Le sort s'acharne. Je m'enfonce. La roue de la Fortune a tourné, les Dieux ont prononcé leur verdict. Au détour d'un clic, je te vois. Comment oses-tu vivre après cet affront ? Comment oses-tu sourire après avoir volé le mien ? Comment oses-tu te décrire comme un homme bon après m'avoir fait subir mille supplices ?...

Comment oses-tu te dire pour les droits des femmes, après m'avoir humiliée, souillée, battue ?

Les souvenirs remontent, accompagnés de regrets, de remords. Pourquoi n'ai-je rien fais pour t'arrêter ? Pourquoi n'ai-je rien dis ?
J'ai mal... Tellement mal... Mais tu ne le saura jamais. Cette plaie que je pensais cicatrice est en réalité une blessure qui ne se refermera jamais. Tu m'as détruite, je m'en rends bien compte maintenant. Tu me prives de mes belles années.
J'ai peur du mal que les hommes peuvent me faire à cause de toi.
J'ai peur du regards pervers des hommes à cause de toi.
J'ai peur des mains des hommes à cause toi.
J'ai peur des yeux des hommes à cause de toi.

J'ai peur de sauter de pas avec un homme à cause toi... Parce que je revois tes yeux où danse une flamme de détermination et de cruauté. Parce que je revois tes mains sur mon corps, me salissant comme jamais personne ne l'a fait. Parce que je sens encore tes coups sur mon torse et sur mon visage. Parce que je sens encore mes larmes coulées.

Tu continues à vivre, entier, plein, pendant que je survie, à moitié en vie.
Tu continues à vivre, pendant que je tente de remonter à la surface, un boulet accroché au pied, me traînant indubitablement vers le fond.

Tu m'as détruite. Et je ne sais pas si je pourrais être entière à nouveau.