Souvenirs, souvenirs!

Christophe Hulé

Alors le temps de Salut les Copains, les filles pré-ados installaient des guirlandes au-dessus du lit, Noël kitch. Ça sentait pas le chou farci de Jonasz, mais plutôt l'encens ou le patchouli, les tentures mauves et les chanteurs de l'époque, en posters dégrafés des magazines.

On y connaissait que dalle en matière d'éducation sexuelle, c'était pas le bébé attrapé par l'oreille évidemment, mais pas loin non plus.

Sans contraception et la crainte du bannissement, on se mariait jeune, pour échapper au carcan de l'époque ou, plus vraisemblable, au scandale.

Trop peu évolué, mais un peu quand même pour ne plus tolérer les faiseuses d'anges. Le temps n'était plus aux solution radicales.

Le curé avait encore de l'influence sur ses ouailles, qui l'invitaient toujours, pour le prestige, ou pour s'amender peut-être.

La vie était rythmée par ces rituels : baptêmes, communions, mariages, enterrements.

Autant sauter toutes les étapes intermédiaires pour ne pas s'endormir.

C'était l'époque du formica de Ferrat et des tapisseries à fleurs, sans parler des poufs de toutes les couleurs, et des pattes d'éléphants, pour ne citer que quelques exemples.

Les grands frères avaient des cols roulés et des bracelets de force. 

Les couples ne se défaisaient pas, les convenances, les convenances, mais les maisons closes avaient été bannies, bref, pas facile.

L'ère de la transition, entre vieille France et joyeux bordel.

A se demander si les années 20 n'avaient pas été plus folles.

Ma liberté, longtemps je t'ai perdue.

Les progrès n'y font rien, encore un bon exemple, comme dirait l'autre : tout est politique.

Les goûts et les mœurs n'évoluent pas, on vous lâche plus ou moins la bride, ce sont les décideurs qui décident, et aucune pseudo révolution n'y fera quoi que ce soit.

Pourtant depuis la Révolution culturelle », on devrait être échaudé !

Mais non, mais non, ça recommence !

Voir Dave en slip ou Sheila en maillot, ou ressortir les bons vieux brassards nazis, en quoi avons-nous changé ?

Les sataniques, les fanatiques, les hystériques, les assassins, les psychopathes, les violeurs, tout le gratin qu'on penserait réincarné.

Que pèse un Jack l'Éventreur , ou autre Landru, je pourrais ajouter la bête du Gévaudan, face aux atrocités des guerres passées ou à venir.

Pardon, j'oubliais les atrocités et guerres en cours, elles seront toujours.

Il faut bien se nourrir de quelque drame pour pimenter le quotidien, même si c'est toujours au dépens des victimes.

Le seul progrès notable est de pouvoir suivre tout ça en temps réel, et les avancées technologiques permettent à tous d'être aux premières loges, on appelle ça la démocratisation.


Après ce triste spectacle des bombardements en Ukraine, place à la finale !


Chérie c'est l'heure, tu peux lancer la pizza.

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