Spectacle du désespoir

Möly

Triste et pathétique, j'assiste et je joue le même spectacle
Tous les week-ends
Elitiste et cynique, je méprise et j'adhère à ce massacre
Toutes les semaines.

Et en rentrant chez moi, je rejoue la même scène,
Toutes les bouteilles que j'ai pris soin d'vider,
Je les re remplis d'un bon mélange de peine et de haine
Un cocktail détonant de rancoeurs accumulées,
Un dernier verre à boire, c'est pas la mer à boire;
Et je trinque à la santé de vos sourires sournois,
Avec l'envie de péter vos dents tachetées de lâcheté.

Si j'avais un marteau, moi, j'détruirais la ville entière,
Je vous finirais à coups de pelle à défaut de vous en rouler;
Je ferais un massacre de tout ce qui me met les nerfs
Je finirais par un autodafé de pauvres mecs paumés.

Je traîne ma mélancolie de bars en bars
Et dans le fond de chaque verre que je bois
Je cherche l'espoir en vain mais en retard.
Il n'y a pas de hasard c'est que de la malchance,
Si je n'ai pas de bol, le  verre, lui, je le tiens bien.
Et si tout ça ne fait que noircir mon existence, au quotidien
Le temps d'un soir, j'ai réussi à écraser mon cafard.

Le teint livide, le coeur avide et le verre vide,
Je rentre chez moi, retrouver ma solitude,
Au fond, c'est qu'une question d'habitude,
A laquelle ne répond que l'incertitude;
Etr blasé.e, on s'y fait, on use de cynisme et noirceur
Sous couvert d'humour pour pas trahir nos peurs.

Allez un jour, ça ira, va, un jour ça ira...
Mais ce week-end ça changera pas,
Je retrouverais sur mes lèvres le goût de vodka
A défaut d'avoir le goût des tiennes et le son de ta voix.
J'ai pas besoin ni de vous, ni de toi, j'ai même plus besoin de moi,
Un jour ça ira, ouais mais je ne vis que la nuit
Et c'est pas parti pour aller mieux, mon vieux.
Ressers moi un verre, j'oublierais demain,
C'est peut-être ce qu'il y a de moins dangereux,
A me mettre entre les mains.


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