Sticky Fingers ... le bel inventaire.

Il est des disques que vous connaissez sans connaître, ils vous sont familiers, vous savez que vous les avez déjà vu. Ils sont là, dans un coin de votre mémoire et n'attendent qu'une chose : faire surface pour vous éduquer. Alors OUI, ce jour arriva ... on se revoit par pur hasard, lors d'une foire aux disques et ... on se saisit, on s'aggrippe ... sur le chemin du retour, on le sait, on ne se quittera plus ... et on sent le désir monter. L'originie du désir ? Cette pochette magique signée Warhol évidemment, à manier avec précaution, surtout pour les vinyles voisins. La braguette peut blesser !

Bref, assez de préliminaires. Passons à l'écoute : le vif du sujet ! ça commence très fort puisque Brown Sugar entame les hostilités, premiers coups donnés en bas de la ceinture, riff ravageur, du Stones pur jus enrichi de cuivres et à peine adouci par de petits coups de castagnettes (si si !) finement envoyés. C'est ici que démarre le bel inventaire ... et si toutes les drogues possibles et imaginables ont été testées, c'est bien sûr de l'inventaire musical dont je veux parler ici ! Après l'efficacité du single précédemment cité, c'est au tour de Sway de nous embarquer dans 3'52 de bonheur avec un solo final qui dure sans jamais irriter. Wild Horses arrive en troisième position amener un peu de sentiments et de beauté pure dans cette écoute passionnée ... avec Can't you hear me knocking il est temps de s'abandonner complètement aux doigtés précis de Mick Taylor avec quelques pincées de sonorités Santanesques.

Et l'inventaire (de substances) magique(s) se poursuit : un peu de blues (You Gotta Move), du STONES mordant voire griffant tout cuivre dehors (Bitch) de la Soul à arpèges tendres, cuivres toujours bien sentis et une envolée d'orgue torride pour pimenter le tout (I Got The Blues). A ce point, il est grand temps de tester Sister Morphine avec la collaboration de Marianne Faithful (qui fut la première à enregistrer ce titre) : encore un joli moment sans négliger le petit détour country de Dead Flowers.

En guise d'au revoir, Moonlight Mile, superbe ballade au clair de lune où les violons ne font que souligner la beauté des hauteurs vocales recherchées et bellement atteintes par un Mick Jagger, lui aussi au sommet. Alors oui, ces doigts (même collants !) sont à conseiller à toutes les bonnes oreilles ...