Sur l'océan
aile68
Avoir le vocabulaire pour agir sur les choses, les événements, changer la donne, la mort des gens. Ecrire ou parler encore d'amour, les comédies sentimentales c'est pas mon truc, c'est fait pour ceux qui croient au Père Noël. J'ai perdu le fil de ma pensée, ce n'est pas ça que je voulais écrire, j'ai pas les mots, pas le feeling, la pensée pour les dire ces choses que je sens frémir en moi. Intuition, prémonitions, rêves parlant, musiques flamboyantes, oui, flamboyantes, certaines me ravagent "A flash in the night" ou m'emportent "I'm not scared", "Pour une biguine avec toi" et puis me laissent pantois une fois finies comme un pantin, une marionnette posés contre un mur avec leurs fils qui pendent.
Continuer un texte à la force de mon inspiration, non ce n'est pas l'envie qui me manque de tout embrasser, enlacer, j'ai une soif d'apprendre mais les secrets de la vie je ne veux pas les savoirs, je suis comme le ravi de la crèche, je préfère m'émerveiller face à la beauté de la nature, face à la beauté des gestes, de certaines personnes. La grâce des elfes, la grâce de ma mère dont elle porte le nom en italien (Grazia), tous ces souvenirs qui m'habitent encore, ceux qui reviennent comme une caresse, celui d'un matin douillet, avant l'école. J'aime les bruits étouffés, les chuchotements du matin, l'esprit frais, bon pied, bon oeil.
Prendre le temps d'écrire une carte d'anniversaire, oui ça existe encore les cartes qu'on envoie par la poste. J'en rêvais tant avant quand j'étais adolescente, des lettres d'Italie, de ma famille là-bas, ma correspondante Stefania et mon ami Carlo qui m'écrivait en cachette de sa petite amie, tôt le matin. J'aime ce moment de la journée, l'heure où l'on passe progressivement de la nuit à la lumière du jour. Prévoir d'aller en ville aujourd'hui, chez l'épicier italien, commencer un bouquin peut-être. Envisager de, espérer changer le cours des choses, se remettre sur les rails qui portent encore loin, sans secousses, sans coups de Trafalgar. Dans mon univers, on parle pour ne pas pleurer... On laisse les pleurs en suspend comme au-dessus des falaises qui donnent sur l'océan...
Voir ce que voient les yeux, entendre ce qu’entendent les oreilles, rien ne sert de creuser plus loin ...
· Il y a plus d'un an ·daniel-m
Le "ravi de la crèche", un 33 tours sur la naissance de Jésus en Provence, on l'écoutait en boucle et tous les ans.
· Il y a plus d'un an ·Tes souvenirs, tes sensations, tous ces projets qui se bousculent...
Christophe Hulé