Des vestiges de silence

luz-and-melancholy

Librement inspiré du poème "J'ai tant rêvé de toi" de Robert Desnos (1930).

J'ai tant rêvé de toi que mon songe désormais est palpable !

Et je ne sais s'il me faudrait dessiner ta transparente silhouette

Pour que le réel ici prenne enfin la forme de mon désir,

Et que je puisse pour toujours embrasser tes lèvres que j'ai tant chéries.


J'ai tant rêvé de toi que mes amours,

Peu habituées hélas aux torpeurs célestes,

Faiblissent sans rougir face à ta peau blanche, qui du reste,

M'est présence rêvée et absence effective

Et me cause aujourd'hui tourments et afflictions.

Je pourrais bien être alors ton plus fidèle fantôme,

Quand les heures déchirent mes chimères qui s'effacent.

O douloureux songes dont ma pensée ne se lasse !


J'ai tant rêvé de toi que la mort pour moi

Maintenant et sans doute n'est plus même un problème,

Car Dieu ! que le deuil amoureux est moindre 

Face aux affres boîteux de la tristesse

Et face à ton impalpable caresse,

Que j'imagine aimable, et douce et qui est cruelle ;

Dis-moi, que pourrais-je atteindre,

Lorsque ta voix est trop lointaine,

Et si désolée déjà, pour la mienne.


J'ai tant rêvé de toi, tant aimé, tant souffert,

Imaginé tant et tant ton ombre renaissante

Sur mes paupières mourantes,

Qu'il est préférable maintenant, préférable peut-être,

De disparaître mille fois dans l'inommable silence

Pour ne plus jamais voir tes yeux indifférents

Pour éviter le mal que cause la déshérence

Lorsque Suprême tu me condamnes à d'éternelles errances.

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