Suspens malsain

Hervé Lénervé

La métamorphose II. La suite, mais pas de Kafka.

La jeune femme se prélassait dans son lit en s'étirant languissamment, face au jour qui pointait son nez.

On était dimanche, rien ne pressait, elle s'assoupissait de nouveau, quand un frôlement sur son bras nu, la fit chuchoter. « Hi, hi ! Arrête Biscotte, tu me chatouilles. »

C'est l'alors que, dans son champ de vision, passa la biscotte en question, fière et indifférente comme une chatte. Alors que le contact sur son bras s'intensifiait. 

Notre belle endormie fut prise d'une frayeur-panique instantanément. Elle tremblait de la tête aux pieds, bien avant que de voir la chose. Et ce qu'elle vît ne lui plût pas, ça n'avait pas de sens, pas d'image cohérente pour s'imprimer dans son esprit. C'était une bête inhumaine. Un monstre fait de pics et de poils sans aucune logique esthétique. Une espèce de cancrelas de bric et de broc, un conglomérat étéréoclite informe, avec pour seule constance, la répugnance. Une répugnance de deux mètres de long.

La belle dormeuse s'était s'évanouit, bien avant que la chose s'insinue sous ses draps de soie.

Si bien, qu'elle n'en eut aucun souvenir, aucune image Sinon, la sensation écoeurante d'émerger d'un horrible cauchemar.

Aussi, fut-elle la première surprise d'accoucher, neuf mois plus tard, d'une magnifique fillette au regard trouble.

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