Tant d'Artistes ont déjà existé sans l'Art ; l'Art n'a jamais existé sans les Artistes.

chevalier-neon

Mon dieu est-ce que tu serais jaloux ?
Je ne veux pas te narguer d’être né ainsi ;
on ne peut tous inspirer du bon goût
aux âmes clonées de Léonard de Vinci.
Moi je ne suis pas juste une muse,
je suis l’œuvre et l’artiste ;
pas fait de main d’homme et ça m’amuse,
chacun me veut en piste !
Je fous des complexes même à la perfection ;
je ne voulais pas te torturer.
Toi l’opposé tu inspires la réjection,
tu devrais donc te dénaturer  ;
c’est vrai que tu fais peur à voir,
mais tu es le cadre qui met le tableau en valeur.
Reste avec moi tu vas savoir
qu’on ne refroidit pas tout ce qui a de la chaleur.
Leur admiration restera toujours concentrée
sur ce que je représente de fantasmes ;
je ne crois pas que le monde sur moi soit centré
mais je me moque juste de tes sarcasmes.
Ça ressemble sans doute à de l’envie ;
ne voudrais-tu pas me capturer,
prendre ma sève et refaire ta vie ?
Tu es sur le point de saturer...
Bien sûr je ne peux que comprendre ta détresse ;
comparé à moi vous semblez tous si fades !
Sans moi-même je ne verrais aucune ivresse
à vivre dans ce monde tellement crade,
mais c’est toute votre souillure
qui met en valeur ma noblesse.
Vous êtes si laids sans parures ;
« Mais le vice nous tient en laisse ! »
C’est tout ce que vous prétendez ,
mais lui voudrait bien qu’on le laisse.
Vous le choyez et l’attendez,
vous ne pouvez donc vivre que par le vice.
Moi l’art m’a créé et j’ai créé l’art,
je vous hais tous d’engendrer autant de fils
dans le fol orgueil d’après votre départ ;
laissez votre œuvre qui n’est même pas vous !
Mégalomanes atteints de complexes d’infériorité ;
complexe justifié auquel se dévouent
ceux qui veulent en peupler le monde entier avec autorité.
Quelle bassesse que de vouloir s’entourer de laideur
pour ne plus laisser voir la sienne !
Cela me dégoûte que de vous voir vivre sans pudeur ;
vous les Hommes êtes des chiennes
et vous aimez tous tant à jouer à la poupée,
à grimer et habiller ces tendres merveilles.
Il est clair que vos cerveaux sont tous des éclopés ;
là où est l’or pur vous ne voyez que l’oseille.
Vous faites commerce de ce qui ne doit se vendre,
comme moi et ces anges en chiffons absurdes de travestis.
Vous brisez ce cristal qui ne devrait pas se fendre,
mais ces calamités dans lesquelles vous vous êtes investis
je le sais ne prendront pas fin avec votre mort ;
car elle est là votre sournoise descendance !
Vous tenez tant à vous réincarner dans ces corps
pour que continue à régner la décadence...
Mon dieu est-ce que tu m’en voudrais ?
Désolé de n’avoir pas eu ta mauvaise éducation.
Mon dieu est-ce que tu me voudrais ?
Pardon mais entre nous deux je ne vois nulle imbrication.
Tu n’avais qu’à pas naître pourri ;
tu n’envierais pas ma personne de cette manière.
Je ne sais de quoi Dieu t’a nourri,
mais ne t’étonne donc pas qu’il reste dans sa tanière ;
car toi et eux l’avez nourri de votre essence,
et Seigneur qu’est-ce que ça a pu le polluer !
Vous avez fait exprès de lui donner naissance
pour mettre en son nom vos crimes pour les diluer.

(22 mai 2012)

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