Tendresse passagère

Anaïs L.

Et si rien n’était pris à cœur ? Et si la tristesse ne se manifestait plus. Le jour se lasse, le coucher du soleil s’empresse. Je me demande encore aujourd’hui comment la simplicité des choses peut-elle basculer dans la complication de l’obscurité.

Je m’en vais de l’oubli que tu accumules sur toi-même, je ne ferai plus partie de ton rythme devenu si régulier. Et si la volonté n’était plus une clé ? Et si elle n’était plus qu’un retour en arrière. Le désir, l’instant.

Insouciance, culpabilité, souffrance instinctive et colère. La vérité est cachée inutilement, puisque la violence du doute est déjà destructrice. Je me suis retrouvée au bout du chemin mourant caractérisé par une pluie de sang qui suivra la route des champs craquelés d’un hiver rude, glacial et sans pitié. La délicatesse se pratique artistiquement, tu as préféré briser la glace afin d’étendre ton venin.

Laisse-moi découvrir les fleurs faisant preuve d’une effervescence qui mène à la substitution de sensations nouvelles. Laisse-moi découvrir les richesses essentielles maintenues par des bases solides qu’on oublie sans cesse. Laisse-moi découvrir, le ciel bleu, le ciel rose, le ciel oranger, le ciel terne qui s’étend d’une telle façon qu’on oublie le monde qui nous entoure. Laisse-moi découvrir le goût de l’aventure caractérisé par l’horizon d’une rivière sans fin. Laisse-moi découvrir le parfum exotique d’une sensation qui contient de l’amour. Laisse-moi découvrir les paysages qu’on souhaiterait se remémorer pour imaginer la vie qu’on aurait pu mener si on avait évité toutes nos erreurs passées. Laisse-moi découvrir le son de l’art qui sait transformer l’âme humaine. Mais empêche-moi de découvrir les sentiments à ressentir.

Pendant ce temps, va, cours, vole, observe, cherche, puise ou l’incapacité d’exprimer ton malentendu envers les autres sentiments te rattrapera.

Est-ce un jeu ? Veux-tu un perdant ? Veux-tu un gagnant ?

Fiche-moi la paix, je ne connais pas les règles.

Anaïs L.

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